L’étonnant Festival du Peu vous invite du 28 juin au 21 juillet 2019 à un peu de gourmandise en présentant, tout autour du village, 11 artistes d’art contemporain.

FESTIVAL DU PEU 2019 - En cédant avec délectation à l’appel de la gourmandise, décrite par Bossuet comme une « attache démesurée aux plaisirs de la bouche », le festival du Peu invite cette année à ouvrir les sens, à les croiser, pour franchir la frontière entre le péché et la vertu. Photographies, installations, performances, sculptures, gravures... Des œuvres gourmandes, réunies sous le signe de la pomme d’amour, mettent en question notre rapport au goût, à l’excès, au désir, et pourquoi pas à certaines formes d’obsession.
Si le moraliste du Grand Siècle rappelle que le plus grand danger de la gourmandise est « qu’elle nous mène à la luxure », loin de nous alarmer sur les obscurcissements de l’entendement tant redoutés, il ne fait qu’attiser notre intérêt en mettant en lumière la célébration du corps vécu comme un temple divin. En effet, cumulant les assauts de l’instinct et du savoir, la gourmandise, qui semble si mal s’accommoder de la modération, a toujours eu partie liée avec l’acte de création, avec l’art qui, dit-on, est la vie elle-même. Au fil des dix propositions artistiques de l’exposition, c’est cet idéal de vie que le festival du Peu vous invite à partager, au-delà de toute mesure.
Frédérik Brandi, commissaire de l’exposition

Festival du Peu
Du 28 juin au 21 juillet 2019
Bonson
www.festivaldupeu.org

LES ARTISTES

Danielle Androff Photographie
Biot
Photographe autodidacte, Danielle Androff pratique son art depuis plus de 40 ans, en solo ou le plus souvent en complicité avec son époux Jean-Marie Rivello. Tous deux se situent entre la tradition du procédé argentique avec tirage baryté entièrement réalisé par leurs soins, la modernité dans l’audace et la diversité technique de la prise de vue.

Thierry Boussard Sculpture, Installation
Nice
Diplômé des Beaux-Arts de Marseille en 1994, artiste voyageur ayant travaillé dans de nombreux pays (Afrique du Sud, Chine, Cuba, Maroc, Slovaquie, Tunisie…), musicien, peintre indépendant, décorateur, spécialiste de la restauration des monuments historiques, Thierry Boussard multiplie les questionnements sur l’instinct grégaire, la migration, l’acclimatation, hors de la zone de confort de l’atelier, même si c’est pour mieux y retourner.
Adepte d’un art volontiers monumental, il pratique aussi bien la peinture que la sculpture, à travers une approche matiériste qui révèle un univers pictural très personnel. Dans une démarche parfois voisine du Land Art, il participe régulièrement aux manifestations du collectif no-made, à l’Arboretum de Roure, à la villa Le Roc Fleury à Cap-d’Ail ou au jardin exotique d’Antibes.

Brian Caddy Peinture, Street art
Côte d'Azur
C’est à travers la peinture, la réflexion sur l’objet et la prise d’images que Brian Caddy exprime sa sensibilité d’artiste pluridisciplinaire. Alors que depuis son plus jeune âge il s’amuse à revisiter à sa manière les différents univers qu’il côtoie, sonpassage au sein de la Villa Thiole de Nice (EMAP) ainsi qu’à l’école des Beaux-Arts de Toulon (ESADTPM) lui permet d’élargir sa palette d’outils.
Très largement inspiré par la culture musicale soul, funk ou hip-hop des années 80 et 90, Brian fait partie d’une génération d’artistes aimant rendre hommage à leurs aînés et qui dans le même temps expriment avec légèreté un message universel et positif tourné vers le futur. À travers ses créations oscillant entre Graffiti Old School et art contemporain, il peut explorer une époque qu’il n’a pas vécue, même s’il n’oublie pas pour autant sa propre génération.

Raoul Hébréard Artiste multimédia
La Seyne-sur-Mer
Raoul Hébréard utilise depuis toujours cette pluridisciplinarité pour créer des aventures artistiques nomades sur chacun des supports qu'il explore. Il donne aux spectateurs le pouvoir d'agencer leur propre histoire à la lecture de ce travail sans ordre établi. Sa pratique pose un regard critique sur le monde et décrit parfois une relation dérisoire et absurde du quotidien.

Mimi Le Doze & Félix Richard Peinture, Gravure
Villefranche-sur-Mer
Mimi De Loze a suivi ses études aux Arts Décoratifs de Nice. Elle a pratiqué le dessin de mode et le travail du cuir. Sa peinture à tendance onirique est exposée en France et à l'étranger, où elle participe à des salons annuels, de Taïwan à Monaco. Elle travaille la gravure, notamment sur bois, avec son mari Félix Richard, dans leurs ateliers.
Né en 1935 à Paris, Félix Richard a étudié à l'Ecole des Beaux-arts de Nice de 1956 à 1960. Il fonde en 1968 à Villefranche-sur-Mer "l'Atelier E" qui imprime de nombreux maîtres contemporains et devient rapidement une pépinière de jeunes artistes désireux d'acquérir des techniques de gravures nouvelles ou traditionnelles. Il collabore longtemps avec Goetz, l'inventeur de la gravure au carborundum, et pratique la linogravure dans l'esprit d'un Masereel , expressionniste flamand, enrichi du foisonnement décoratif de l'Art Nouveau. Dans son œuvre linogravée, empreinte de voyages et de symbolisme, il utilise des encres à l’eau pour se rapprocher de la sensibilité des estampes asiatiques.
Ensemble ils explorent avec finesse toutes les formes de l'estampe, allant jusqu'au projet de réaliser pour cette édition gourmande du Peu des œuvres réellement comestibles, destinées à être goûtées durant le festival !

Sylvie Maurice Sculpture, Installation
Saint-Martin du Var
Les sculptures de Sylvie Maurice s'inspirent de l'observation de formes végétales et des stratégies de construction comme celles des nids, coquillages, graines. Par un jeu de changement d'échelle, ces schémas prennent taille humaine pour venir s'inscrire dans notre environnement. Au moyen du métal (fil ou tôle) et de gestes élémentaires, ces constructions se matérialisent pour capturer l'espace en provoquant des jeux visuels d'apparition et de disparition.

Sophie Menuet Sculpture, Installation
La Seyne-sur-Mer
Sophie Menuet propose à notre regard une œuvre qui nous invite à différents voyages. Comme suspendues dans une intemporalité, ses pièces nous font souvenir d’un rapport à une picturalité forte sans utiliser la peinture, d’une perception du présent, d’une présence-absence de la féminité dans notre monde. Elle nous parle du corps et de son habillage, de carapaces avec leurs mémoires de forme, de protection. Ses matériaux et supports de création sont multiples, elle les assujettit à ce qu’elle désire nous dire. De "Mise en plis" à "Petits désordres" en passant par "Effroi et Satin", son univers est multiple et intriguant.

Jean-Marie Rivello Photographie
Biot
Photographe autodidacte, Jean-Marie Rivello pratique son art depuis plus de 40 ans, en solo ou le plus souvent en complicité avec son épouse Danielle Androff. Tous deux se situent entre la tradition du procédé argentique avec tirage baryté entièrement réalisé par leurs soins, et la modernité dans l'audace et la diversité technique de la prise de vue.

Jean-Philippe Roubaud Peintre, dessinateur
Le Cannet
Diplômé de la Villa Arson (Nice), Jean-Philippe Roubaud peint le dessin ou dessine la peinture. Il utilise le crayon, le pinceau et systématiquement le graphite. Tout commence par l’imbrication du procédé de la peinture et du fait du dessin. L’artiste s’oblige à restreindre les moyens du process et réduit l’acte à son plus petit appareil pour n’en garder que l’essentiel.
La rencontre a lieu à la surface du papier et témoigne de la présence de l’eau, élément premier au sens du fond et de la forme. La poudre graphite, élément second, définit la matérialisation du langage. Le papier, support classique du dessin, se fait tour à tour plan et volume, trompe-l’œil ou abstraction. Riches en citations, ses dessins peints traduisent son appétit pour l’histoire de l’art, à travers l’architecture, la sculpture, la photographie ou le traitement des corps.

Ta Gali Peinture, sculpture
Nice
Artiste autodidacte, sa curiosité la pousse à expérimenter divers supports (peinture, sculpture, couture) avant d’utiliser la photographie pour exprimer ses émotions, angoisses et névroses. Mettant parfois en scène des modèles, elle est majoritairement actrice de ses propos photographiques, allant jusqu’à dépasser ses limites physiques ou psychiques. Elle prend le parti de ne pas utiliser Photoshop dans ses créations afin de rester dans la «contrainte de l’inventivité» pour arriver à ses fins.
En vue du Festival du Peu, dont le thème est la gourmandise, elle axe sa recherche picturale sur le cannibalisme (parce que, dit-elle, «les gâteaux c’est très surfait»), s’inspirant du savoureux livre de Roland Topor «la cuisine cannibale». Chacun découvrira donc, toujours avec un trait d’humour, le délectable plaisir de goûter son semblable, de la surprise à l’écœurement ; mais c’est aussi cela, la gourmandise.

Légende des photos : en haut, Sylvie Maurice Saint-Martin du Var / Sculpture, Installation, à gauche, Raoul Hébréard La Seyne-sur-Mer / Artiste multimédia.

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