NICE RENDEZVOUS LIVRES - Quand on s’attaque au monstre sacré qu’est Astérix, il faut avoir la peau dure car on est attendu au tournant par tous les exégètes, les afficionados, les adorateurs du couple Uderzo/Goscinny, prêts à ne jamais se satisfaire de la copie, préférant toujours l’original. C’est bien beau, mais de deux choses l’une ou on se contente de lire ses vieux albums un peu écornés ou on se réjouit que de nouveaux auteurs prennent le risque de s’attaquer à ce monstre sacré de la BD française au risque de ne pas être toujours transporté d’enthousiasme.

En ce qui concerne le présent ouvrage, le pari est gagné avec un scénario de Jean-Yves Ferri (souvent complice de Manu Larcenet dont nous parlons dans un autre article) qui peut se lire à plusieurs niveaux avec des références évidentes au rôle de la presse et de la communication dans la vie politique.

L’histoire commence à Rome où César s’apprête à publier son célèbre « Commentaires de la guerre des Gaules », l’incontournable « De Bello Gallico » cher au coeur des latinistes qui ont dû souvent plancher sur sa traduction. Et voilà que son conseiller en communication Promoplus lui conseille de supprimer le chapitre sur ses « revers subis face aux irréductibles Gaulois d’Armorique ». Seulement voilà, Bigdatha, un des scribes numides chargés de la transcription de l’ouvrage, parvient à soustraire une copie du texte, à s’enfuir et à le confier à un activiste gaulois nommé Doublepolémix. Je vous laisse imaginer la suite. On retrouve tous les personnages de la saga, les bagarres, les jeux de mots, le banquet final et un joli post-scriptum hommage à Goscinny et Uderzo qui conclut l’album.

Didier Conrad réussit parfaitement sa partition, se glissant sans difficulté dans les pas d’Uderzo pour nous offrir un album en osmose avec l’original.

Une excellente cuvée.


 

Scénario : Jean-Yves Ferri - Dessins : Didier Conrad

Les Editions Albert René

48 pages

Format : 224 x 295 mm

Prix : 9,95 €

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