A’TREGO RESTAURANT CAP D’AIL MONACO - Le restaurant A’Trego, entièrement conçu par Philippe Starck, posé comme un bastion gris sur le port de Cap d’Ail aux portes de Monaco est de ces lieux qui se méritent. En effet, le parcours pour y parvenir est semé d’embûches : à la hauteur du stade Louis II, il faut rester vigilant et prendre la contre allée tout à droite qui mène à l’entrée du port de Cap d’Ail fermé par une barrière, (nombreux sont ceux qui ont fait au moins une fois le tour du stade avant de trouver la voie) puis sonner pour faire ouvrir la barrière et enfin livrer son carrosse au voiturier qui se chargera de le garer (il vous offrira un ticket pour sortir). Puis il faut pénétrer dans ce bâtiment aux lignes épurées, voire austères, et, après avoir gravi l’escalier, on est enfin récompensé de sa persévérance car la vue sur la Méditerranée est magnifique avec les yachts et et les hors bords qui croisent au large. Au déjeuner, on choisit la terrasse au toit orientable décorée de profondes banquettes en bois clair aux matelas en toile rayée et aux oreillers d’un blanc immaculé; un décor qui ferait plutôt penser à la Nouvelle Angleterre du côté de Nantucket ou de Martha’s Vineyard mais le confort y est absolu.
Fabrice Reggiani, le directeur de l’établissement, vous accueille chaleureusement et l’on se sent prêt pour un moment de détente et de gastronomie. Le chef Patrice Lafon compose une carte qui s’inspire des cuisines de Méditerranée et il puise aussi dans ses racines basques pour quelques belles propositions.
En entrée, nous choisissons « Le Printemps dans l’Assiette », un meli-mélo de fleurs et de légumes aux saveurs de Yuzu (16€) et un « Carpaccio de lotte farci d’un tartare de saumon, Gaspacho de betterave au caviar d’huître » (21€). La salade, piquetée de pétales de pensées, est resplendissante de couleur et de fraîcheur. À la dégustation alternent le doux, le croquant, le moelleux et le méli-mélo tient assurément toutes ses promesses. Le Carpaccio de lotte, posé sur sa gelée de betterave et illuminé de sa fleur d’orchidée, ravit le palais de ses notes marines.
Pour poursuivre ces agapes, nous gardons le cap sur la mer; mon commensal choisit des « Linguine alle vongole » (24€) tandis que mes origines basques me poussent à tenter les « Chipirons snackés, piperade à la saveur du pays basque » (26€), choix que je ne regretterai en aucune façon. L’assiette est copieuse et je retrouve avec bonheur les goûts et les parfums de cette autre cuisine de soleil. Les pâtes, parfaitement assaisonnées, jouent merveilleusement le jeu de la simplicité et l’authenticité.
Quand arrive l’heure du dessert, c’est un bonheur de déguster la « Coupe de fruits rouges et fleur d’hibiscus » (14€) que le maître d’hôtel arrose de champagne. Plus gourmand, mon complice choisit le « Mojito et son cigare After Eight comme un cocktail, espuma de menthe et granité au rhum blanc » (14€) servi avec élégance dans un verre à martini. Ce dessert, tout en fraîcheur et légèreté, met un point final à cette pause gourmande. Enfoncés dans nos coussins moelleux, nous laissons notre regard errer au fil de l’eau et contemplons le va et vient des bateaux entrant et sortant des ports de Cap d’Ail et de Monaco.
Le chef Patrice Lafon, arrivé au printemps, crée une carte qui varie avec les saisons autour de produits de grande qualité qu’il met en scène dans des compositions élégantes et structurées. La formule déjeuner à 28€ est servie en 55’ chrono, de quoi attirer une clientèle professionnelle qui recherche un endroit où se détendre. Après le travail, le Roof vous accueille à partir de 17 heures pour un drink avec tapas (sauf dimanche & lundi) et le dimanche, on se laisse bercer par le bruit des vagues autour d’un brunch entre amis (de 12h à 16h). Si on y vient par curiosité, on y revient pour la cuisine, l'accueil et la vue.
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