ANTIBES (Alpes maritimes) atténue l’impact des «emprunts à risque» grâce à une renégociation permanente menée par Jean Leonetti et Stéphane Pintre, un tandem qui chasse l’emprunt à risque, et qui dure dans le temps, au contraire de certains de leurs homologues…
Prévoyante ou chanceuse, Antibes a su éviter de se mettre dans une situation financière difficile à l’instar de Saint-Etienne qui se retrouve aujourd’hui sans marge de manœuvre financière, faute d’avoir su maîtriser la qualité et le type de ses emprunts. «Notre dette globale s’élève à 150 Ma, c’est environ l’équivalent d’un budget annuel», analyse Stéphane Pintre, directeur général des services d’Antibes Juan-Les-Pins.
«Nous nous situons dans le ratio moyen des villes de notre taille. Toutefois, la population antiboise réelle est supérieure à celle recensée par l’INSEE (75.000 âmes), en raison d’un grand nombre de résidences secondaires et de l’activité touristique sur l’année. Elle dépasse 90.000 habitants avec les besoins en services et autres équipements qui doivent de fait être surdimensionnés. D’où un recours à l’emprunt pour certains investissements, mais étalé dans le temps afin d’en faire supporter le poids aux administrés sans les asphyxier. Augmenter les impôts constitue une démarche peu populaire. Les élus hésitent à y recourir.»
Pour gérer sa dette et son remboursement, Antibes renégocie en permanence ses fameux emprunts composés à 60 % de taux fixe et à 40 % de taux variable. «Nous faisons appel pour cette gestion de la dette à un conseil privé extérieur, la société Finance Active, experte en la matière pour les collectivités.»
Depuis 5 à 6 ans, toutes les collectivités, et Antibes n’y échappe pas, ont beaucoup emprunté afin d’investir. Les taux d’intérêts étaient à l’époque plus élevés. «C’est pour cela que nous discutons en permanence avec nos principaux financiers comme Dexia, la Caisse d’Epargne ou la Société Générale. Notre objectif est de réduire le taux moyen de nos emprunts». La commune a ainsi fait passer le taux moyen de sa dette chez Dexia, récemment secouée par contexte de crise, de plus de 5 % à moins de 4 % entre 2004 et 2009.
Reste le cas des emprunts à taux structurés, composés d’une part en taux fixe, pendant une période, puis d’une part à taux variable pour une autre période. Ce sont les plus exposés pour les finances locales. Ils peuvent évoluer dans des proportions importantes en fonction de l’état du marché financier. Pour Antibes, ce type d’emprunts représente environ 57 Ma. «Notre objectif est de réduire ce montant de 10 % d’ici 2012. La renégociation est facilitée par le fait que les taux fixes sont à un niveau particulièrement bas. Une analyse plus fine de notre dette montre que nous avons deux emprunts que l’on surveille plus attentivement : ils ne représentent heureusement qu’un montant limité (environ 16 Ma). Nous attendons un contexte financier général opportun pour les renégocier dans de meilleures conditions.»
Et Jean Leonetti, député-maire, de conclure : «La bonne santé financière de la commune, confirmée par le Trésor Public, une société privée et la Chambre régionale des Comptes, nous permet d'attendre le meilleur moment.»
Michel Bovas
LA TRIBUNE CÔTE D'AZUR