NICE JAZZ FESTIVAL 2009 - Mardi, le
NICE JAZZ FESTIVAL avait opté pour le grand écart musical en programmant successivement au jardin
Joe Jackson, qui fête allègrement ses trente ans de scène et
Christian Vander, le parrain de l’édition NJF 2009, et son inclassable groupe
MAGMA qui font mieux avec quarante années de carrière.
Pas sûr que les amateurs de l’un apprécient l’autre mais le public était venu nombreux applaudir ses héros. Accompagné d’une basse et d’une batterie,
Joe Jackson attaque avec
You can't get what you want (till you know what you want) puis se met au piano, annonce un morceau tiré de son dernier album
Rain «
Heeeeyyyy, can you hear me now? ». Accords plaqués, voix de tête, mélodies pop rock mâtiné de latino, on retrouve tout l’univers jacksonien de
Night and Day. Joe Jackson s’étonne d’être sur scène si tôt (il fait encore jour sous les oliviers), plaisante « I should be in bed in my coffin » et nous promet « A really old song »
Fools in Love tiré de son tout premier album
Look sharp (1979), enchaîne avec
Uptown Train. Notre Tintin anglais blond péroxydé a gardé sur scène la même formation - piano, basse, batterie - que sur son dernier album
Rain, on se focalise donc sur le piano et le chanteur oubliant un peu les deux autres qui remplissent parfaitement leur fonction de second rôle. Dès les premières mesures, le public averti reconnaît
Chinatown de l’album
Night and Day puis
Joe Jackson enchaîne avec
Be my Number Two, seul au piano. D’une sensibilité extrême. Il nous offre un magnifique
Steppin’ out, un classique des classiques, suivi de
Sunday Papers. C’est à regret qu’il annonce la dernière chanson «
Je pourrai jouer pour trois heures » et nous gratifie du nostalgique
Slow Song. Nous aussi nous aurions pu rester trois heures à l’écouter nous chanter de derrière son piano ses vieux succès ou les jeunes pousses de son dernier album
Rain mais l’heure, c’est l’heure et le public migre vers
Matisse pour écouter
Dead Jazz, le groupe des frères
Belmondo. 21 heures, retour sous les oliviers. Aux dernières lueurs du jour, les membres d’une exoplanète nommée
Magma se sont posés sur la scène du Jardin, reconnaissables à leur tenue siglée. Coup de gong, le grand maître
Christian Vander attaque. Cri primal, chaos, ambiance naissance du monde. Ces êtres venus d’ailleurs nous racontent dans leur langue leur univers, entre psalmodies druidiques et vocalises incantatoires. Je regarde autour de moi et aperçois dans la foule dense de nombreux adeptes de tous âges venus communier à cette messe barbare, envoûtante, planante chantée dans ce dialecte aux accents chamaniques. À la limite de la transe, quand les scaldes entonnent un gospell magmatique, je m’attends à voir les mégalithes de Stonehenge plâner en vol stationnaire au-dessus de
Cimiez. On m’avait dit « Inclassable». Je confirme.
Magma, c’est un univers auto-suffisant en constante expansion qui se fout des modes et des tendances et poursuit sa trajectoire dans l’univers musical sans dévier de son orbite. Ça ne m’a pas laissé indifférente ou carrément hostile mais le côté « secte des temps reculés » m’a abandonné sur le bas-côté de leur route cosmique.
Après le torrent magmatique, je tente une percée à
Matisse mais la très frêle voix de
Priscilla Ahn ne parvient pas à atteindre mes tympas. J’ai besoin de reprendre mes esprits et de revenir sur terre comme
Neil Armstrong voici quarante ans. Je pars me manger une portion de socca chez
Roland.
Date de publication : 2009-07-23 14:07:51
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