CHU NICE ESTROSI - Le plan de retour à l'équilibre de la direction générale du CHU de Nice, vécu par le personnel et ses représentants comme un plan de licenciement pur et dur, a du plomb dans l’aile puisque mardi 29 avril 2008, 400 à 500 personnes ont, en manifestant, obtenu son retrait avec l’appui du maire de Nice Christian Estrosi !
Le Conseil d’Administration du CHU du Nice prévu dans l’après midi n’a pu en effet se tenir qu’à partir de 19 heures, après de longues tractations avec les représentants syndicaux qui voulaient l’empêcher tant que le préalable du retrait total du plan n’était pas obtenu.
Président de droit du CHU, le maire de Nice a mis dans la balance son siège pour obtenir ce retrait et se donner un mois pour examiner toutes les pistes menant à des économies.
La prise de parole devant le personnel qui s’en est suivi à l’extérieur de la salle de réunion a frappé par sa sévérité envers la gestion précédente et les interrogations qu’elle soulève. Christian Estrosi a déclaré en substance « J’exige la transparence. Je ne veux pas m’asseoir dans le fauteuil de président du conseil d’administration du CHU de Nice sans avoir tous les comptes qui nous permettront d’analyser les circonstances qui nous ont conduit à cette situation. » puis il a continué en exprimant sa volonté que toute la lumière soit faite sur les conditions dans lesquelles le CHU de Nice a été administré par des personnes aujourd’hui absentes, puisqu’ayant bénéficié de « grandes promotions », et a conclu en demandant à Eric Ciotti, par le biais d’une question au parlement, d’obtenir de la ministre de la santé Roselyne Bachelot, un audit des comptes du CHU par l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales). La gestion du patrimoine immobilier des hôpitaux a fait aussi l’objet d’une attaque en suspicion qui nous promet quelques surprises.
Le CHU de Nice accuse un déficit de 36 millions d’euros.
Pour l’intersyndicale, le déficit, mis en avant pour justifier le plan de retour à l’équilibre, n’est en rien dû aux salariés qui sont, dit elle, les premières victimes de la mauvaise politique gouvernementale ( faiblesse de l’augmentation budgétaire annuelle, tarification à l’activité qui favorise les cliniques privées, restructuration qui fait baisser l’activité, fermetures de lits par manque de personnel, etc… ) et d’une gestion de la direction générale locale chaotique ( déplacement de la chirurgie cardiaque à Tzanck, dérive du coût des travaux de Pasteur II, 57 millions d’€ … ).
Le personnel rencontré sur place par NiceRendezVous, cite des exemples de gaspillage nombreux et une liste des petites informations ressenties comme des injustices vexatoires qui donnent une idée de l’exaspération, « salle de bain refaite dans des appartements de fonction pour le confort personnel d’arrivants qui ne regardent pas à la dépense », « 20 000 € pour le pot de départ d’un directeur général » alors qu’au même moment, on demande au moindre agent de se serrer la ceinture.
Si la montée au créneau de Christian ESTROSI a réjoui Joëlle Monta (CGT) et Michel Fuentes (FO), qui appellent tout de même le personnel à une vigilance de tous les instants, Emmanuel BOUVIER MULLER, directeur général du Centre Hospitalier Universitaire de Nice depuis le 05 novembre 2007, est resté totalement silencieux se demandant sans doute quelles étaient dorénavant ses marges de manoeuvre et de négociations pour redresser l’établissement hospitalier azuréen.