MUSIQUE - L’oliveraie de Cimiez transformée en jardin andalou hier soir au Nice Jazz Festival, avec en ouverture El Bicho un groupe de sept dynamiteros qui utilisent le flamenco comme une auberge espagnole. À coups de riffs, de synthé et même de flûte, sur les bases instrumentales électriques et l’énergie d’un groupe de rock, ils la font voler en éclats, tout en servant un chant flamenco puissant. La voix de Miguel Campelloi et sa présence font merveille, ça commençait à fonctionner quand il a fallu les arrêter. Qué dommage. Diego Ramón Jiménez Salazar, surnommé El Cigala, est lui, bien installé dans la respectueuse tradition voix et posture du chant flamenco. Son répertoire somme toute subtilement intimiste et intériorisé a semblé parfois malheureusement se perdre dans les limbes de la difficile scène du jardin.Ce qui ne fut pas le problème de Chano Dominguez, pianiste talentueux qui enflamma les arènes avec son little big band à géométrie variable, son jazz flamenco jouissif, et son surprenant danseur Tomaçito, ni celui des Gypsy Kings qui depuis Bamboleo, il y a trente ans, parcourent la terre pour délivrer la même musique dont le public majoritairement féminin ne se lasse pas.