Dès 1882, date de la mort de
Garibaldi, la ville de
Nice s'est associée aux cérémonies qui, chaque année, marquent l'anniversaire de la disparition du
Héros des Deux-Mondes. Cette année-là, une délégation de quatre conseillers municipaux niçois, conduite par l'ajoint au maire Henri Faraut, fut chargée de représenter la ville de
Nice aux funérailles de
Garibaldi à
Caprera.
Nice s'associa par la suite au "pélerinage" à
Caprera organisé depuis 1902 par les vétérans garibaldiens. Jusque dans les années 1920, les Niçois furent nombreux à faire le déplacement en Sardaigne à l'occasion de l'anniversaire de la mort de
Garibaldi. Cette tradition tomba par la suite en déshérence, notamment à cause de la prise du pouvoir par Mussolini en Italie et la récupération du mythe garibaldien par le régime fasciste. Il ne semble pas que
Nice ait été représentée aux manisfestations du cinquantenaire, en 1932, pas plus qu'à celles du 150e anniversaire de la naissance (1957) ou du centenaire (1982). Ce n'est qu'en 2005, après la création du
Comité International pour le Bicentenaire de la naissance de Jòusé Garibaldi qu'une délégation, à caractère privé, se rendra à nouveau sur l'île. Un caractère plus officiel fut donné en 2006 puisque la délégation présente cette année-là représentait également la
ville de Nice, permettant de jeter les bases du pacte de collaboration culturelle entre
La Maddalena et
Nice, signé le 4 juillet 2006 à
Nice par les maires des deux villes.
2007 marque, certes, le bicentenaire de la naissance de
Garibaldi, mais aussi le 125e anniversaire de sa disparition. Une occasion supplémentaire pour que les cérémonies du 2 juin à
La Maddalena-Caprera brillent cette année d'un éclat particulier. La délégation niçoise, composée de
Gérard Colletta,
René Gugliemetti et
Hubert Heyriès fut accueillie avec tous les honneurs par
Angelo Comiti, maire de
La Maddalena-Caprera et par son adjoint aux affaires culturelles
Gianfranco Dedola. Au cours de la cérémonie protocolaire, devant le buste d'
Anita, les discours du maire de
La Maddalena, de
Gérard Colletta qui lut notamment un message du
Sénateur-Maire de Nice,
Jacques Peyrat, du représentant du
Comité national italien du bicentenaire de Garibaldi et de l'On.
Bruno Dettori, Secrétaire d'État à l'Environnement représentant le gouvernement italien précédèrent un dépôt de gerbe au pied du buste de la première et mythique épouse du général. Dans la foulée, l'ensemble des participants se rendit sur l'île de
Caprera, distante de quelques kilomètres du centre-ville de
La Maddalena, pour rendre le traditionnel hommage sur la tombe de
Garibaldi en présence des autorités civiles et militaires et de nombreux vétérans garibaldiens en chemise rouge. Après les honneurs militaires rendus par un détachement de l'école des sous-officiers de marine de
La Maddalena, le maire et l'amiral commandant la base navale déposèrent les traditionelles couronnes suivis par les membres de la délégation niçoise qui avaient amené de
Nice deux coussins d'oeillets rouges au nom du Sénateur-Maire et du Comité du Bicentenaire. Les représentants du gouvernement, des villes d'Olbia, Né, Santa Teresa puis les organisations garibaldiennes déposèrent ensuite leur hommage avant que la fanfare n'exécute la sonnerie "Aux Morts" et l'hymne garibaldien. Après la cérémonie, les Niçois purent visiter la maison-musée de
Garibaldi sous la conduite de
Stefania Susini, responsable des guides-conférenciers du "compendio" et par ailleurs épouse de
Gianfranco Impagliazzo, proviseur du Lycée Garibaldi de La Maddalena, jumelé depuis 2006 avec le
Lycée Thierry Maulnier de
Nice.
Dépôt de coussins d'oeillets de Nice par les membres de la délégation niçoise
Les élèves sous-officiers de la Marine italienne rendent les honneurs
Une partie de l'assistance : vétérans garibaldiens et officiels.
L'après-midi fut consacrée à la visite de la ville de La Maddalena, sous la houlette de Gianfranco Dedola, ajoint au maire, et de son épouse Annamaria. La délégation niçoise put notamment constater l'effort conséquent fait par les commerçants maddaléniens dans la décoration des vitrines et des rues.
En fin d'après-midi, un spectacle de rue, monté par la compagnie franco-italienne Acta Fabula dirigée par Florence Kadri, Sara Mangano et Pierre-Yves Massip, avec la participation des habitants de la cité sarde, permit d'évoquer, d'une manière somptueuse et très poétique, l'épopée garibaldienne. Angelo Mangano, l'initiateur de ce spectacle intitulé "Mille luci per Garibaldi" (Mille feux pour Garibaldi) y campe un général plus vrai que nature. De superbes costumes, une chorégraphie très évocatrice et des jeux de scène originaux et bien élaborés confèrent à ce très beau spectacle une magnifique valeur évocatrice.
Enfin, dans la soirée, l'auditorium de l'école des sous-officiers de marine accueillait un récital d'Elena Ledda intulé "Notre patrie est le monde entier" au cours duquel la chanteuse interpréta, dans une progression chronologique, une sélection des meilleurs morceaux du répertoire populaire italien.
Les manifestations populaires se poursuivirent le 3 juin, avec de nouvelles prestations de la compagnie Acta Fabula dans d'autres quarters de la cité et un grand bal d'époque dans la soirée.