Les cérémonies marquant le deux-centième anniversaire de la fondation de l'
Archiconfrérie de la Très Sainte Trinité, plus connue à
Nice sous le nom de
Pénitents Rouges ont débuté, ce dimanche 13 mai, par la célébration d'un autre anniversaire : le 430e de l'ostension à
Nice du
Linceul du Christ, plus connu aujourd'hui sous le nom de
Saint Suaire de Turin. En effet, après que le culte public en ait été autorisé par le pape, dans les seuls États de Savoie auxquels
Nice appartenait, en 1506, la précieuse relique, qui était jusqu'alors conservée dans la cathédrale de Chambéry, a séjourné pendant quelques années à
Nice à la suite du conflit qui opposait François Ier, roi de France et
Charles III de Savoie, allié de l'empereur Charles Quint. Contraint de quitter sa capitale, le duc se réfugia à
Nice qu'il connaissait bien : c'est là que, quelques années auparavant, il avait épousé
Béatrice de Portugal, à peine débarquée à
Villefranche. Avec leur fils, le futur
Emanuel-Philibert, il se réfugia dans la plus imposante des places fortes de son domaine, la citadelle de
Nice, amenant avec lui la précieuse relique, propriété de sa famille depuis le siècle précédent. Pendant son séjour, il fut décidé de procéder à une ostension publique, comme cela s'était déjà fait dans le passé à Chambéry depuis que le pape Jules II avait, en 1506, autorisé ce culte et fixé au 4 mai la date de la fête du
Saint Suaire. Cette ostension eut lieu le 30 mars 1537, du haut de la tour Saint Elme, l'actuelle
Tour Bellanda, devant des milliers de fidèles regroupés sur la plage des Ponchettes. C'est cette grande cérémonie que la manifestation du 13 mai 2007 commémorait. En 1543, le Linceul retournait à Chambéry, via Vercelli, en Piémont avant d'être définitivement installé à Turin, nouvelle capitale des États de Savoie, en 1578.
La commémoration du 13 mai, à laquelle assistait un public nombreux, au premier rang desquels nous avons noté la présence de M. et Mme Jacques Peyrat, sénateur-maire de Nice et président de la C.A.N.C.A., de M. Éric Ciotti, directeur de cabinet représentant M. Christian Estrosi, président du Conseil Général des Alpes-Maritimes, de M. Jérôme Rivière, député, de M. Louis Nègre, maire de Cagnes-sur-Mer, vice-président de la Canca, de M. Jean-Claude Mari, adjoint au maire de Nice, de M. Didier Rochette, directeur de la Culture au Conseil Général des Alpes-Maritimes... avait débuté par une procession de différentes confréries de Pénitents du Comté de Nice et de la Principauté de Monaco, et se poursuivit par une messe pontificale célébrée en la basilique cathédrale Saint Réparate par Monseigneur Louis Sankalé, évêque de Nice et par son vicaire épiscopal, Monseigneur Guy Terrancle assistés des pères Jean-Pierre Jolly et Augustin Blanchi. A l'issue de la messe, le long cortège parcourut les rues du Vieux-Nice avant de rejoindre le quai des États-Unis, un spectacle inattendu pour les nombreux touristes qui déambulaient sur les rives de la Baie des Anges. Puis, aux accents de l'Aïda de Verdi, le public put assister à une reconstitution de cette journée mémorable du 30 mars 1537. Des bases de la Tour Bellanda, une longue étoffe de 5 m de long fut déployée à leur vue : la copie fidèle, en taille réelle, du Saint Suaire de Turin, réalisée d'après la photographie de Secondo Pia.A l'issue de cette manifestation, un pot de l'amitié réunit officiels, pénitents et tous les participants dans les dépendances de la chapelle prIvée de la Confrérie, sur le cours Saleya.