Cannes près de
Nice. Pour la
Commémoration du bicentenaire de la naissance de Alexis de Tocqueville en 1805, mort à
Cannes en 1859,
Arte-filosofia une association cannoise qui organise des conférences, des séminaires, ayant trait aux domaines de l’art et de la pensée, propose un colloque intitulé :
« Prendre conscience des possibilités qu'ouvre la pensée de Tocqueville dans nos démocraties au début du IIIe millénaire.»
Avec des intellectuels (universitaires, éditorialistes ou politiques), tous spécialistes de la pensée de
Tocqueville, qui s'attacheront à rendre accessible par le plus grand nombre une pensée profonde et encore trop confidentielle en France. Le colloque se terminera par un débat animé par
Jean-Pierre Elkabbach sur le thème :
« Après Tocqueville, quelle démocratie pour aujourd’hui et demain ? »
Des ministres
Luc Ferry,
Hubert Védrine (sous réserves)
Des universitaires
Martin Dambreville,
Cynthia Fleury,
Robert Legros,
Pierre-Henri Tavoillot,
Des journalistes
Frédéric Ferney (“le bateau livre” TV la 5),
Claude Imbert (Le Point),
Dominique Jamet (Marianne),
Jacques Julliard (Nouvel Observateur).
Du jeudi 3 novembre au samedi 5 novembre 2005 à Cannes -
Espace Miramar - qui contient 380 places. L’entrée est libre.
• Programme du cycle de conférences Tocqueville
Espace Miramar
• Jeudi 3 novembre
18h Inauguration par le Député Maire de Cannes Bernard Brochand
18h15 Luc Ferry : "Les démocraties sont-elles gouvernables ?"répondant Pierre-Henri Tavoillot.
• Vendredi 4 novembre
9h30 : Pierre-Henri Tavoillot : « Les querelles philosophiques de la Révolution française »
10h45 : Martin Dambreville : « Tocqueville : le colonialisme & l’esclavagisme »
14h30 : Robert Legros : « L’homme démocratique selon Tocqueville »
Commentaires des trois premiers chapitres du tome II de « De la démocratie en Amérique »
16h30 : « Tocqueville, un réformiste, un conservateur ou un libéral »
• débat animé par Frédéric Ferney, avec Jacques Julliard - Claude Imbert – Dominique Jamet – Robert Legros.
• Samedi 5 novembre10h : Cynthia Fleury : « Vers un âge adulte de la démocratie ? »
14h30 : Projection d’un film présentant le débat (10 mn)
« Après Tocqueville, quelle démocratie pour aujourd’hui et demain ? » - débat animé par Jean-Pierre Elkabbach avec Jacques Julliard, Claude Imbert, Dominique Jamet, Hubert Védrine (sous réserves).
18h : Forum FNAC – rue d’Antibes - avec Luc Ferry.
• Les intervenants
• Martin DAMBREVILLE, doctorant en philosophie.• Jean-Pierre ELKABBACH : Journaliste ; Directeur d’Europe 1
• Frédéric FERNEY : Journaliste (Le Point), animateur de l’émission littéraire « Le Bateau Livre » sur TV la 5.
• Luc FERRY, Philosophe, ancien ministre de l’éducation nationale. Président du Conseil d’Analyse de la Société : Egalité des chances et discrimination positive.
• Cynthia FLEURY, Docteur en philosophie, enseigne à Sciences-Po (IEP Paris) et à l’American University of Paris.
• Claude IMBERT : Journaliste (Le Point).
• Dominique JAMET : Journaliste (Marianne).
• Jacques JULLIARD : Journaliste (Le Nouvel Observateur).
• Robert LEGROS, Professeur des Universités – département de philosophie Université de Caen.
• Pierre-Henri TAVOILLOT, maître de conférence en philosophie à la Sorbonne Paris IV, directeur de collection chez Grasset.
• Hubert VEDRINE : ancien ministre des affaires étrangères. (sous réserves).
• Présentation des interventions
• Luc FERRY : « Les démocraties sont-elles gouvernables ? »Luc Ferry explicitera, à travers l’expérience de Tocqueville, son interrogation.
• Pierre-Henri TAVOILLOT : « Les querelles philosophiques à la Révolution française ».
La Révolution française a suscité autant de haines que d’espérances. Dès 1790, une polémique européenne se déclenche pour évaluer ses vertus et ses dangers. En questions : les périls d’une table rase de la tradition et les chances d’un gouvernement rationnel des hommes. En Angleterre, en Allemagne, les intellectuels se déchirent sur ce qu’ils perçoivent, pour le meilleur ou pour le pire, comme un bouleversement de l’histoire universelle. Lorsque Tocqueville reprend le dossier dans son ultime ouvrage L’Ancien Régime et la Révolution, la polémique n’a pas cessé, mais il peut alors prendre le temps et le luxe de l’analyse historique. Revenir sur ces débats très vifs nous permet de mieux saisir la force et la fragilité des démocraties, mais aussi expliquer notre insatisfaction à l’égard de leur fonctionnement actuel. Bref, tenter de comprendre pourquoi nous avons, en ces matières, ce sentiment singulier que tout va à la fois de mieux en mieux et de pire en pire.
• Martin DAMBREVILLE : « Tocqueville face à l'esclavage et au colonialisme ».Depuis quelques années, la question du passé - ou de l'impensé - colonial et esclavagiste de l'Occident démocratique refait surface. Quarante ans après la décolonisation, cent cinquante ans après l’abolition de l’esclavage,alors que se forme une histoire et une mémoire critique, l'exigence demeure de penser ce passé qui continue de hanter le présent. Comment l'esclavage antique et moderne a heurté les principes démocratiques ?Comment l'expérience démocratique a-t-elle pu coexister avec l'entreprise coloniale? Tocqueville, souvent incriminé sur ces questions, nous aide en réalité à mieux les formuler.
• Robert LEGROS : « L’homme démocratique selon Tocqueville ». En commentant les passages principaux des trois premiers chapitres du tome II de « De la démocratie en Amérique » (photocopies distribuées à l’entrée), Robert LEGROS - un des plus éminents spécialistes en langue française d’Alexis de Tocqueville – explicitera l’essentiel de la pensée de Tocqueville.
• Table ronde animée par Frédéric FERNEY : « Tocqueville est-il un réformiste, un conservateur ou un libéral ? » avec Claude IMBERT, Dominique JAMET, Jacques JULLIARD et Robert LEGROS. On s’apercevra que Tocqueville peut être tout à la fois conservateur, réformiste et libéral, ce qui rend complexe et riche sa position. Il faudra comprendre ces termes dans le sens qu’on leur donne aujourd’hui. On fera la différence entre libéral et néo-libéral.
• Cynthia FLEURY : « Vers un âge adulte de la démocratie ». Entre l'âge des idées (1789) et l'âge des pratiques démocratiques (2005) qu'avons-nous fait de nos valeurs et de nos principes originels ? Sont-ils toujours opérants ? Ont-ils fait l'objet d'un travestissement ? Observons-nous aujourd'hui des comportements démocratiques déviants ? Et si oui, quelle liste des pathologies dresser ? Pour "guérir" de ses dérives entropiques, la démocratie doit-elle "grandir" ? Quels nouveaux principes permettront à la "démocratie adulte" de faire son aggiornamento ?
• Débat animé par Jean-Pierre ELKABBACH : « Après Tocqueville, quelle démocratie pour aujourd’hui et demain ? » avec Claude IMBERT, Dominique JAMET, Jacques JULLIARD et Hubert VEDRINE (sous réserves)Après une courte présentation des trois axes essentiels de la pensée de Tocqueville (projection 10 mn) le débat aura les trois axes suivantsI / Les intuitions de Tocqueville appliquées au cas français. Que peuvent nous dire les analyses tocquevilliennes de la crise de la démocratie française ? Quid d'un diagnostic tocquevillien de la société française ? Quid de l'apport de Tocqueville pour penser une sortie de crise ?II / Modèle unique ou pluralisme des modèles démocratiques ? La définition de la démocratie est-elle universelle ? Comment faire dialoguer ensemble les modèles américain, français, européen, indien. ? Doit-on penser, à l'instar d'Amartya Sen, une histoire globale de la démocratie ?III / Comment aider au développement mondial de la démocratie ? Si la démocratie occidentale n'est pas exportable, comment participer efficacement à un processus mondial de démocratisation ? De l'ingérence à l'influence. Et de l'influence de la démocratie française sur le reste du monde ? Questions réponses avec la salle :Dans un premier temps les participants répondront aux questions écrites recueillies, sélectionnées et synthétisées. En fin des questions orales pourront être posées.
•••• Bibliographie des intervenants
•••• Jean-Pierre Elkabbach29 mois et quelques jours – Grasset – 1997
•••• Frédéric FerneyLe dernier amour de Monsieur M.", roman, Robert Laffont, 2005 Aragon, la seule façon d'exister", Grasset, 1997Blaise Cendrars", François Bourin/Julliard, 1993 Eloge de la France immobile", François Bourin, 1992 La comédie littéraire", Grasset, 1987L'Angleterre en poésie", Folio junior, Gallimard, 1982.
•••• Luc FerryComment peut-on être ministre ? essai sur la gouvernabilité des démocraties – Plon – 2005Qu’est-ce qu’une vie réussie ? PocheLa pensée 68 – FolioLe nouvel ordre écologique – PocheL’homme Dieu ou le sens de la vie – Poche La sagesse des modernes – Poche
•••• Cynthia FleuryLes pathologies de la démocratie – Fayard - parution 5 octobre 2005 Dialoguer avec l’Orient – Puf - 2003
•••• Claude ImbertCe que je crois – Grasset.Le tombeau d’Aurélien – Grasset.La gauche et la droite – Grasset – avec jacques Julliard. À point nommé – Grasset.Par bonheur – Grasset.
•••• Dominique JametUn petit parisien – Flammarion – 2000Notre après-guerre – Flammarion - 2003
•••• Jacques JulliardDictionnaire Des intellectuels français – Seuil – 2002 Que sont les grands hommes devenus, essai sur la démocratie charismatique – Saint Simon – 2004Rupture dans la civilisation, le révélateur irakien – Gallimard – 2003 Le choix de Pascal – Desclée de Brouwer -2003
•••• Robert LegrosL'idée d'humanité, Grasset, 1990L’avènement de la démocratie, Grasset, 1999 La naissance de l'individu dans l'art (en collaboration avec Bernard Foccroulle et Tzvetan Todorov), Grasset, 2005La question de la souveraineté, Ellipse, 2001
•••• Pierre-Henri TavoillotCrépuscule des Lumières (Cerf, 1995)Histoire de la philosophie Politique - en Collaboration avec A. Renaut et P. Savidan (5 volumes, Calmann-Lévy, 1999).
• Colloque « Tocqueville aujourd’hui »
• Biographie Alexis de Tocqueville1805 Naissance à Paris d’Alexis de Tocqueville, issu d’une famille de très ancienne noblesse normande.1826 Licence en droit à Paris.1830 Prête serment au nouveau régime issu de la Révolution de juillet.1831 Voyage aux États-Unis en compagnie de son ami Gustave de Beaumont.1833 Publication du rapport sur le “Système pénitentiaire américain”.1835 Publication du volume I “De la Démocratie en Amérique”. Mariage à une Anglaise, Mary Mottley (une mésalliance, selon sa famille).1839 Élu député, son activité parlementaire sera notamment illustrée par trois rapports : “Sur l’abolition de l’esclavage dans les colonies” (1839), “Sur la réforme des prisons” (1843) et “Sur les Affaires d’Algérie” (1847) 1840 Publication du volume II de “De la Démocratie…”.1841 Élu à l’Académie française.1848 Membre de la commission chargée d’élaborer la nouvelle constitution.1849 Ministre des Affaires étrangères sous Louis-Napoléon (président de la République depuis décembre 1848).1851 Opposant au coup d’État du prince Louis-Napoléon, futur empereur Napoléon III. Il cesse toute activité publique.1856 Publication de “L’Ancien Régime et la Révolution”. 1858 Arrivée à Cannes (4 novembre)1859 Mort à Cannes (16 avril)
• L’intérêt et la modernité de Tocqueville - Extraits de “La démocratie en Amérique” tome I et II
“On croit que les sociétés nouvelles vont chaque jour changer de face, et moi, j’ai peur qu’elles ne finissent par être invariablement fixées dans les mêmes institutions, les mêmes préjugés, les mêmes mœurs ; de telle sorte que le genre humain s’arrête et se borne ; que l’esprit se plie et se replie éternellement sur lui-même sans produire d’idées nouvelles, et que, tout en se remuant sans cesse, l’humanité n’avance plus.”“Dans l'Amérique, j'ai vu plus que l'Amérique ; j'y ai cherché une image de la démocratie elle-même, de ses penchants, de son caractère, de ses préjugés, de ses passions, j'ai voulu la connaître pour savoir ce que nous devions savoir ou craindre d'elle.”“Depuis cinquante ans, on ne cesse de répéter aux habitants des États-Unis qu’ils forment le seul peuple religieux, éclairé et libre. Ils ont donc une opinion immense d’eux-mêmes… Ils ne sont pas éloignés de croire qu’ils forment une espèce à part dans le genre humain. Les Américains, quoi qu’ils fassent, deviendront un des plus grands peuples du monde.”“La politique des Américains vis-à-vis du monde entier est simple : on pourrait presque dire que personne n'a besoin d'eux, et qu'ils n'ont besoin de personne. Leur indépendance n'est jamais menacée.(...) Les républiques américaines sont comme des compagnies de négociants formées pour exploiter en commun les terres désertes du nouveau monde, et occupées d’un commerce qui prospère. Les passions qui agitent le plus profondément les Américains sont des passions commerciales, non des passions politiques.”“Je vois une foule innombrable d’hommes et de femmes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux mais il ne les voit pas, il les touche, et ne les sent point.”“Je pense que l’espèce d’oppression dont les peuples démocratiques sont menacés ne ressemblera en rien à ce qui l’a précédé dans le monde. Les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent pas. La chose est nouvelle, il faut donc tâcher de la définir.”En 1789, la constitution des États-Unis entrait en vigueur. Les colonies d’Amérique, affranchies de la tutelle anglaise, jetaient alors les bases d’un système fédéral et démocratique. La jeune nation est devenue aujourd’hui la puissance mondiale que nous connaissons. De toutes les études sur ce phénomène politique, celle d’Alexis de Tocqueville est encore aujourd’hui étonnante d’actualité.Cet aristocrate de vingt-six ans, fasciné par les principes égalitaires d'une jeune nation, s'embarque en 1830 pour l'Amérique. De ce voyage, il ramènera des réflexions qui continuent de nous étonner par leur caractère visionnaire. Tocqueville devine le premier le formidable enjeu qui se dessine de l’autre côté de l’Atlantique et cherche à en dégager les lignes de force dans une langue qu’on aimerait fréquenter plus souvent. On s'amuse des correspondances que l'on croit fortuites. On va de surprises en surprises. On s'émerveille enfin devant l'extrême lucidité d'un jeune homme qui, il y a près de deux siècles, évoquait l'irrésistible ascension d'un empire qui aujourd'hui conduit le monde.En analysant l’égalité non comme une situation, mais comme un principe, un ensemble de passions, une dynamique politique indéfinie, Tocqueville a un double avantage sur Marx. Il se situe de plain-pied avec l’histoire d’une promesse ouverte pour l’Europe par la Révolution française et dont l’Amérique lui montre les traits et il cherche à comprendre non pas les causes, mais les conséquences.Ce faisant, il fait un pari qu’il a gagné : à savoir, que l’univers de l’égalité et les comportements qu’il induit sont des phénomènes durables, irréversibles et déterminants pour l’avenir. C’est dans cette mesure qu’il analyse le monde où nous vivons toujours.
François Furet
• L’organisateur : Arte-filosofiaArte-filosofia est une association cannoise régie par la loi de 1901 et enregistrée à la sous-préfecture de Grasse sous le n° 61018772 du 30 mai 2001 Elle a pour but d’organiser des conférences, des séminaires, des cours et des voyages ayant trait aux domaines de l’art et de la pensée. Ces activités sont ouvertes à tous, et sont dirigées uniquement par des professionnels hautement qualifiés. Elle a participé aux événementiels culturels « L’homme de l’année à Cannes » - édition 2004 Saint Exupéry – édition 2005 Cyrano de Bergerac, en organisant les conférences et débats.
Contact :Arte-filosofiaLe Sun Valley19, av. Prince de Galles06400 CannesTél. 33 (0)4 93 69 10 80 Mob. 06 20 14 74 68Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser./artefilosofiaEspace MiramarAdresse : Angle Croisette et rue Pasteur Téléphone : 04 97 06 44 90 Fax : 04 97 06 45 31 Site : http://www.cannes.com