Les Insupportables présentent le

Festival Manké
Festival parallèle de musique contemporaine

Un peu d'histoire...

C'est pour ébranler le morne conformisme des "musiques classiques d'aujourd'hui" que les insupportables ont créé l'aventureux FestivalManké, dont la quatrième édition se déroule début novembre à Nice. Vous avez dit "Manké" ? Avis aux amateurs : "Toute ressemblance avec le nom d'un autre célèbre festival niçois etc.". Cette manifestation qui, en trois ans, a su s'inscrire dans le paysage culturel de la Côte d'Azur est évidemment bien plus qu'un simple "anti-Manca" et renforce même l'importance de la musique contemporaine dans le Sud.

En se proclamant apôtres de la confusion généralisée et en choisissant de présenter quelques aspects de l'évolution du mariage des contraires et du brouillage des repères dans la musique actuelle, ses organisateurs avaient, dès l'origine, annoncé la couleur.

Alors qu'un déluge sans précédent s'abattait sur la région niçoise, les insupportables estimèrent en effet que, à côté des grandes machines institutionnelles dédiées à la musique contemporaine, une manifestation parallèle devait imposer sa présence pour offrir, hors des circuits officiels ou commerciaux, une scène à tout un pan de la création habituellement mis à l'écart de ces mêmes circuits. Ainsi naquit l'idée du Festival Manké, festival local des musiques de demain, véritable événement "off" indépendant et rebelle dans sa programmation comme dans son fonctionnement, et non simple alibi de l'institution, comme c'est parfois le cas par ailleurs.

Dès novembre 2000, au mythique Bar des Oiseaux de Nice, le Festival Manké proposa trois soirées renversantes, étendues de l'électroacoustique au free jazz, honorant les traditions méditerranéennes en faisant entrer la Corse dans le XXIème siècle, et s'offrit même le luxe de la création d'une oeuvre majeure d'Alphonse Allais, toujours en avance d'un siècle sur d'ingrates avant-gardes. L'effet de surprise a joué pleinement et le public a répondu massivement présent. Ce coup d'éclat aurait pu se suffire à lui-même mais, devant le succès inattendu de la première édition du Festival, les insupportables décidèrent de renouveler l'expérience l'année suivante, plus déterminés que jamais à secouer les puces des nouveaux chiens de garde de l'orthodoxie contemporaine.

Sobrement intitulée "l'anis étoilé", l'édition 2001 du Festival Manké s'ouvrait largement aux musiques électroniques et aux traditions archaïques, dans leurs dimensions les plus brutales et insaisissables, en accueillant des aliens venus de London, Palermo, Nantes, Nissa ou d'ailleurs, tout en conservant une méthode d'improvisation absolue - "anarchiste au point de subvertir l'idée même d'anarchie", pour reprendre le beau mot de Nabe. Cette fois, plus d'effet de surprise, mais un public toujours plus nombreux.

L'année dernière, au cours des quatre belles soirées du FestivalManké 2002, justement intitulé "Le ver dans le fruit", on a pu entendre et découvrir une vocaliste subaquatique, une tentative de fusion entre baroque et heavy-metal, une poétique et fumiste Satie-Performance, un savoureux bric-à-brac de Perturbations atmosphériques, la résurrection hilarante du Vercingentorixe du marquis de Bièvre (XVIIIe Siècle) orchestré de manière électro-punk, et enfin le maelström libertaire du Power trio rejoint par deux stars du Flamenco pour proclamer l'éruption d'un Adult Oriented Jazz.