Le voyage triomphal en Angleterre : arrivée à Southampton. Gravure de l’Illustrated London News. Collection privée.
Dès 1863 des comités garibaldiens formés en
Angleterre réclamèrent la visite de celui qui incarnait dans le monde la liberté, la protection des pauvres et la défense des peuples opprimés.
Garibaldi finit par accepter, sans doute pour échapper aux divisions de la gauche italienne qui suivirent l’échec de l’
Aspromonte et au centre desquelles il se trouvait.
Le dimanche 3 avril 1864, en compagnie de ses fils, et de son secrétaire
Guerzoni, il débarquait à
Southampton en provenance de Malte et entamait jusqu’au 22 avril une visite triomphale à
Portsmouth, à
Londres, et en
Cornouailles.
Le voyage triomphal en Angleterre : accueil par la foule londonnienne. Gravure de l’Illustrated London News. Collection privée.
L’enthousiasme qu’il déchaîna fut extraordinaire. Son arrivée le 11 avril 1864 en gare de Londres par le train de Southampton, portant poncho et chemise rouge, conforme à l’image que l’on attendait de lui, fut saluée par une foule bruyante et bigarrée. En calèche découverte, il fit le trajet de la gare à Stafford House, la demeure de son ami, le
duc de Sutherland, sous les acclamations de cinq cent mille personnes.
Le voyage triomphal en Angleterre : réception à l’hôtel de ville de Londres. Gravure de l’Illustrated London News. Collection privée.
Garibaldi devenait un mythe vivant. Les aristocrates anglaises en mal de sensation forte tombaient en pâmoison devant ses attitudes un peu rustres et souvent gauches. Des ouvriers italiens de Londres lui offrirent un drapeau portant l’inscription
Roma e Venezia. Le premier ministre
Palmerston, le leader du parti libéral
Gladstone, et le
Prince de Galles, futur roi
Édouard VII, accueillirent cet ardent défenseur des minorités nationales, antipapiste et anti-français, ce qui n’était pas pour leur déplaire.
Le voyage triomphal en Angleterre : traversée de Londres. Gravure de l’Illustrated London News. Collection privée.
Pris dans le tourbillon des réceptions mondaines chez le duc et la duchesse de Sutherland et des concerts à Covent Garden,
Garibaldi ne négligea pas cependant de rencontrer les révolutionnaires européens exilés comme
Herzen,
Bakounine,
Louis Blanc,
Ledru-Rollin,
Karl Blind et
Giuseppe Mazzini avec lequel il se réconcilia publiquement, ce qui finit par inquiéter les autorités.
- 20 décembre 1862 : il est embarqué sur le Sardegna, direction Caprera.
- mars 1864 : Garibaldi, accompagné de Menotti et Riciotti, embarque pour l’Angleterre, via Malte.
- ?11 avril 1864 : Garibaldi reçoit à Londres un véritable triomphe. Sa popularité inquiète de plus en plus les capitales européennes et mais aussi les Anglais.
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La vie à Caprera : Huile sur toile de Giacomo Mantegazza, Milan, Museo del Risorgimento
22 avril 1864 : Garibaldi quitte Londres sur le yacht L’Ondine et rentre à Caprera.
- 1er juin 1864 : Garibaldi quitte Caprera et s’installe à Ischia. On lui prête de nombreux projets de lutte contre les Autrichiens et de conquête de Venise et de Rome.
- 18 juillet 1864 : Garibaldi rentre à Caprera.
- septembre 1864 : Napoléon III promet de quitter Rome, et Victor-Emanuel installe la capitale à Florence.
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Garibaldi agriculteur, gravure de l’Illustrated London News, collection privée
6 mars 1866 : Bismark, l’homme fort de la Prusse propose aux Italiens une alliance contre l’Autriche. Celle-ci, inquiète, cède sans contrepartie la Vénétie à l’Italie qui s’engage toutefois dans la guerre.
- juin 1866 : Garibaldi est rappelé de Caprera.