Les studios appelés à la renommée la plus grande sont ceux de la Victorine. Les créateur en sont Serge Sandberg et Louis Nalpas, producteur enrichi par ses films réalisés au Parc Liserb. Il achète en 1921, à Saint-Augustin ouest de Nice, une propriété de 7 hectares, la Victorine, qu'il veut transformer en Hollywood français. Les grands travaux qu'il entreprend engloutissent ses fonds. Aussi se retire-t-il et les studios vivotent jusqu'en 1924. A cette date, un des plus célèbres réalisateurs américains, Rex Ingram, séduit par la Riviera, reprend et modernise la Victorine.
Les films qu'il y tourne donnent au studio une grande réputation. Mais Ingram se retire de la gestion en 1927. A l’avènement du parlant, la Victorine, très connue, débarrassée de plusieurs concurrents, bientôt irriguée par les capitaux de Gaumont, est bien placée. De nombreux metteurs en scène se pressent à Saint-Augustin dont Jean Grémillon, Alexandre Wolkoff, Jean Delannoy, Christian-Jaque qui tourne des films comiques avec Fernandel, G.W. Pabst qui réalise Don Quichotte avec Feodor Chaliapine (1934).
La défaite de 1940 qui entraîne le reflux à Nice de nombreux cinéastes, scénaristes, comédiens et techniciens assure à la Victorine une nouvelle période brillante. Parmi les œuvres importantes alors réalisées figurent Les Visiteurs du soir de Marcel Carné (1942), L’Eternel retour de Jean Delannoy (1943), Les Petites du quai aux fleurs de Marc Allégret où Gérard Philippe fait ses débuts (1943) et surtout Les Enfants du paradis de Marcel Carné (1943), l’une des œuvres les plus célèbres de l’histoire du cinéma français.
Ralph SCHOR (in Dictionnaire Historique du Comté de Nice, Serre Editeur, 2002)