La grande ville qu’est Nice se dote d’un réseau dense de salles de projection. La première séance a lieu le 28 février 1896 à l’Eldorado, 10 rue Garnier, devenue rue de la Liberté. Par la suite, des théâtres et des music-halls se reconvertissent dans la cinématographie, tandis que des salles sont construites directement pour le Septième art. Vers le milieu du XXe siècle, Nice compte une quarantaine de salles. Les plus vastes et les plus belles, parfois dotées de balcons et d’un toit ouvrant sur le ciel pour les séances estivales, se trouvent dans le centre. L’Escurial, inauguré en 1930, célèbre pour ses fresques représentant des scènes de la Rome antique, compte 1400 places et se situe avenue Georges Clemenceau. Sur l’avenue de la Victoire, aujourd'hui Jean Médecin, se succèdent le Cluny, alias Français, Etoile, Ciné-Club ..., le Balzac ex-Fémina, l’Actual-Palace ouvert en 1919, devenu Palace-Cinéma, Parisiana, Cinéma de Paris, Paris-Palace et actuellement Pathé-Paris, l’Apollo, le Monte-Carlo, le Cinéac. Dans le centre se trouvent également le Royal, bon représentant du style art-déco, ouvert en 1934 sur l’avenue Malausséna, le Variétés et l’Olympia boulevard Victor Hugo, le Casino boulevard Jean Jaurès, le Mondial, nommé ensuite Paramount, et le Cinétoile rue de la Liberté, l’Hollywood boulevard Raimbaldi, le Ritz rue Masséna, le Vog rue Alberti, le Rex rue Paganini, l’Excelsior plus tard Gaumont-Concorde, puis K7 rue Pastorelli, l’Edouard VII et le Windsor qui s’appela aussi Ruhl, Ruly, Elysée, rue de France, le Studio 34 rue du maréchal Joffre, le grand Rialto rue de Rivoli. Un peu plus excentrés sont le Forum sur la Promenade des Anglais, le Politéama, devenu Mercury, sur la place Garibaldi, le Central place du Pin.
Nice compta enfin de nombreux cinémas de quartier, comme le California, le Magnan, le Carras à l’ouest de la ville, le Plaza place Alexandre Médecin, l’Esplanade place de l’Armée du Rhin, le Colisée boulevard Auguste Raynaud, le Vox à Saint-Roch, le Star à Riquier, le Lux boulevard de Cessole, le Capri, le Familial, le Jeanne d’Arc, le Rio à l’Ariane...
Dès les années 1960 et plus encore dans la décennie suivante les cinémas subissent la concurrence redoutable de la télévision qui équipe presque tous les foyers. Les salles de quartier sont les premières à fermer ; d’autres en font bientôt autant dans le centre ou, pour une dizaine d’entre elles, survivent quelques années en se vouant aux images pornographiques. Beaucoup d’anciens cinémas sont devenus des boîtes de nuit, des garages, des magasins ; certains ont été détruits. Aujourd'hui, Nice conserve une quarantaine d’écrans, mais répartis en cinq complexes multisalles. Un autre complexe de ce genre est implanté à Lingostière ; d’autres projets sont évoqués, notamment au quartier de l’Arénas.
Ralph SCHOR (in Dictionnaire Historique du Comté de Nice, Serre Editeur, 2002)