Trop souvent perçu à tort comme une immense machinerie industrialisée, le Carnaval de Nice est avant tout une création populaire due à l’imagination et au travail d’une corporation de Niçois qui s’activent avec passion pour ce violon d’Ingres qui n’est pas leur profession mais qui leur a été transmis par héritage familial et culturel. Paillassou, Polichinelle et Triboulet sont les trois principaux protagonistes de cette fresque où la valeur symbolique de cet art grotesque échappe parfois à l’œil du spectateur qui ignore la force d’une œuvre comme le char de la Ratapignata (chauve-souris) qu’Annie Sidro nous dévoile avec finesse. Son attachement au milieu de carnavaliers et à sa ville joint à sa quête minutieuse de documentation et à sa formation universitaire font de ce livre un ouvrage riche par la multiplicité des témoignages. Il répond à un vœu des Niçois soucieux de mieux faire connaître aux visiteurs et aux curieux une page colorée et populaire de leur histoire.