NICE ARIANE - Jusqu'au milieu du XXe siècle, le quartier de
l'Ariane, à
Nice, demeure un hameau excentré, éloigné du centre-ville de quelque deux heures de marche. Un terroir agricole, situé dans la plaine alluviale du
Paillon, face à
La Trinité-Victor, élevée au rang de commune par Victor Emanuel Ier en 1818. Le quartier doit son nom à cette plaine :
l'arena, le sable en latin (et en niçois).
Son éloignement du centre-ville, tout au nord des limites communales, contribuent à la création d'un habitat permanent, attesté dès le Moyen-Age. Les communications avec le chef-lieu, longtemps cantonné à la seule
vielha vila actuelle, sont d'autant plus difficiles que le capricieux
Paillon reste difficilement franchissable : jusqu'en 1820, entre la
baie des Anges et
Drap, seul le Pont-Vieux, face à l'actuel lycée Masséna, permettait de le traverser à sec. Et la construction du Pont-Neuf, à l'emplacement de l'actuelle
place Masséna, ne vint certes pas rapprocher le hameau.
De
l'Ariane à la place Saint-François, seul un chemin, en rive droite du
Paillon, permettait aux paysans
arianenc de venir vendre leur production sur le marché. Le
Paillon de Saint-André et les rochers escarpés de Saint-Pons plaçaient autant d'obstacles sur une route à peine carrossable.
L'essor économique que connaissent
Nice et son comté sous la
Restauration sarde permit au gouvernement et aux administrations locales de commencer à doter la province d'une infrastructure routière convenable qui s'intensifiera après l'annexion à la France en 1860.
On imagine aisément avec quel soulagement et quelle joie les habitants de
l'Ariane accueillirent la décision de construire une route les reliant à
Nice et une passerelle pour traverser le
Paillon à la hauteur de
La Trinité-Victor. C'était en 1856... Le
Comté de Nice était encore sarde et le roi se nommait
Victor Emanuel II.
La plaine de l'Ariane, à gauche, au début du XXe siècle. La route et la passerelle de La Trinité se distinguent bien.
Pour témoigner de leur reconnaissance, les habitants élevèrent, à l'extrémité nord de la route, face à la passerelle de
La Trinité, devenue aujourd'hui un large viaduc, ce modeste monument en pierre, en forme de borne qui rappelle à la postérité le rôle éminemment important de la Restauration sarde dans le développement économique du
Comté de Nice.
Lors du Jubilé de 1875, on éleva, juste à côté, une autre monument surmonté, lui, d'une croix de mission en fer forgé.
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