Palais de Justice Construit entre 1883 et 1885, il fut construit pour remplacer le bâtiment du Sénat, qui se trouve lui sur un autre site, à l'est du cours Saleya, et était devenu trop exigü. Il reprend les clichés architecturaux du style composite de la IIIe République. Sur son emplacement se trouvait, depuis le Moyen-Age, le couvent des Dominicains, édifié au XIIIe, abandonné à la Révolution, transformé en annexe de la caserne voisine et détruit en 1882. Il abritait aussi la chapelle de la confrérie des Pénitents rouges du Saint-Nom-de-Jésus. L'angle sud-ouest de la place est occupé par le palais Héraud, sur lequel nous reviendrons. Face au Palais de Justice, à l'angle de la rue Alexandre-Mari, se trouve le Palais Torrini de Fougassières Date : 1750 1 place du Palais Ce palais, possédant jardin et cage d'escalier monumentale, est le premier modèle du palais niçois du XVIIIe édifié sur le site du Pré-aux-Oies tout récemment viabilisé et projeté. La famille Torrini descend de Jules, médecin originaire de Lantosque, ingénieur et poète (il écrivit en niçois baroque un long poème en vers, «L'Omaggio del Paglione» -1642), attaché à la personne du cardinal Maurice de Savoie. C'est son arrière-petit-fils, Ignace, premier inféodé du fief de Fougassières, qui fit sans doute édifier le palais. Sous la Révolution, il abrita l'administration départementale. La famille fit aussi édifier sa chapelle funéraire dans la cathédrale Sainte-Réparate. au nord-ouest de place s'élèvent les Quartiers militaires (Palais Rusca) Date : 1776. Architecte : Philippe Nicolis de Robilante. Ce bâtiment fut édifié en 1775-1776 et destiné à abriter la garnison de la ville, la place Saint-Dominique (aujourd'hui du Palais) servant de place d'Armes. La caserne conserva cette destination jusqu'aux années 1990, quand elle fut convertie en annexe du palais de justice. Quant à la place d'armes, les riverains de la place Saint-Dominique obtinrent le transfert des exercices militaires en 1823 sur un terrain qu'ils avaient eux-mêmes acheté au nord de la ville, dans le quartier de l'Arbre-inférieur, et qui conserva longtemps cette fonction et ce nom, mais accueille aujourd'hui la piscine Jean-Bouin. Attenante au Palais Rusca se dresse la Tour de l'Horloge Date :1718. Architecte : Bernard Spinetta La première tour de l'horloge, symbole du pouvoir communal sécularisé capable de distribuer le temps à l'égal du pouvoir religieux, était située contre le premier palais communal, au puy des Carmes. Elle fut achetée en 1504 à la famille Gallean, dernier vestige de l'époque médiévale où, comme en Italie, les familles nobles niçoises faisaient ériger des tours près de leurs palais. On y plaça alors l'horloge municipale, dont la première mention remonte à 1414. Cette tour fut détruite lors du siège de 1543, reconstruite et exhaussée en 1565, encore démolie en 1704 du fait du siège de 1691 et finalement transférée place Saint-Dominique en 1718. Sur sa base, la Tour de l'Horloge porte une plaque rappelant qu'elle fut édifiée sous le règne de Victor-Amédée II. Cette plaque offre un intérêt particulier : elle présente, fait rarissime, le souverain comme roi de Sicile, titre qu'il ne porta que de 1713 à 1720. De l'autre côté de la rue de la Préfecture, fermant la place au nord, se trouve le palais Spitalieri. Note : L'antique tour civique au pied de la forteresse ayant été détruite par les Français et les Turcs, celle-ci fut reconstruite par la municipalité sous le règne de l'invincible roi de Sicile, duc de Savoie et de Montferrat, prince de Piémont et comte de Nice, dans la ville agrandie et ornée par lui. L'excellentissime don Joseph comte de Caselette, gouverneur, et dons Gaspard De Alberti, François Ardisson, Guillaume Promeo, Andrivon Andrea, co-consuls, Jacques Chianea des comtes de Saint-Etienne, assesseur, l'établirent heureusement, l'année du Salut 1718 De l'autre côté de la rue de la Préfecture, fermant la place au nord, se trouve le E Palais Spitalieri de Cessole Date : 1768 5 rue de la Préfecture Ce palais fut construit sur un terrain acheté par les Spitalieri aux Cisterciennes en 1542. Il fut édifié entre 1762 et 1768. A compter de 1770, il abrita aussi le consulat de France, jusqu'à la Révolution, puis on y aménagea un des trois premiers hôtels de Nice, l'hôtel d'York, qui accueillit les réunions électorales de 1848 comme les banquets politiques en l'honneur de Garibaldi. La famille Spitalieri, originaire de Barcelonnette, alliée aux Tonduti de l'Escarène, fut anoblie du titre de comte de Cessole, en Piémont, en 1775. Nombre de ses membres marquèrent le XIXe siècle : Hilarion (1776-1845), président du Sénat; son frère le chanoine Eugène, fondateur des Filles de la Providence; Victor, petit-fils d'Hilarion, célèbre alpiniste et bibliophile averti. C'est sans doute Honoré-François, premier comte, qui fit édifier le palais. L'immeuble ne vaut plus aujourd'hui que par sa cage d'escalier, son balcon et sa porte cochère, fermée par une grille, remarquables travaux de ferronnerie. Remarquer cependant les bandeaux horizontaux de stuc séparant les étages, qui sont la marque architecturale caractéristique des palais niçois du XVIIIe. A noter que l'immeuble voisin, faisant angle avec la rue du Marché, abrita sans doute au XVIe l'hôtel des Monnaies installé à Nice par le duc de Savoie Emanuel-Philibert. |