Né à Demonte dans la vallée de la Stura, il est le meilleur représentant du gothique international sur les deux versants des Alpes maritimes par la douceur de ses visages, la richesse des tissus figurés, le souci du détail des physionomies et des objets représentés (bijoux, attributs, etc…). Par la sérénité et le calme de ses personnages il s’oppose à Jean Canavesio, peintre de la violence et du mouvement avec lequel il collabora pourtant souvent.
La chapelle Saint Benoît de Taggia qu’il avait décorée en 1463 (documents) ayant été détruite, ses seules œuvres signées sont les chapelles de Venanson (1481) et de Saint Etienne-de-Tinée (1485-90) dans le Comté de Nice, de Marmora (c.1485) et Celle-Macra (1484) en Piémont, où il faut ajouter une Vierge à l’Enfant sur une maison civile de Stroppo (1486).
Mais son œuvre semble, par les attributions qu’admettent l’ensemble des spécialistes, beaucoup plus vaste. Entre 1470 et 1475, on le reconnaît à Suse chez les franciscains et à la même époque dans le décor du palais épiscopal d’Albenga. Vers 1475-1480, il aurait décoré, à Saorge, N.-D. del Poggio qui conserve des Scènes de la Vie de la Vierge et sur une façade extérieure un intéressant Couronnement de la Vierge.
Dix ans plus tard il est à La Brigue avec J. Canavesio selon Marguerite Roques, tandis que François Enaud pense que la participation de Baleison est un peu antérieure (1490).
C’est autour de 1490 aussi qu’il aurait peint les fresques des chapelles Saint Grat et Bon-Cœur à Lucéram. Enfin il aurait exécuté des polyptyques, dont un pour la paroissiale de Taggia (près de San Remo) ; mais malheureusement aucun d’entre eux n’est conservé.
Les récentes découvertes de fresques dans l’ancien comté de Nice, entre 1996 et 2001, ont été hâtivement attribuées à Jean Baleison. Si celles de l’Annonciade de Tende ne semblent pas prêter à discussion, celles de la chapelle Sainte Marguerite des Pénitents Blancs à Saint Dalmas-le-Selvage qui se situent plutôt dans l’environnement artistique du Monregalèse et celles de l’extérieur de la paroissiale à Lucéram qui restent à étudier, ne doivent pas lui être reconnues.
J. Baleison réalise une synthèse parfaite des influences dont les Alpes deviennent le refuge après 1450. Son élégance raffinée, servie par une maîtrise artistique de haut niveau, fait oublier ce que sa peinture conserve d’archaïsmes à l’extrême fin du XVe siècle.
Luc THEVENON (in Dictionnaire Historique du Comté de Nice, Serre Editeur, 2002)