Clément Roassal est issu d’une famille de notables niçois. Il naît à Nice le 10 avril 1781. Propriétaire terrien, il peut vivre de ses rentes. Très attaché à sa ville natale, il y occupe la fonction de conseiller communal, appartient à plusieurs sociétés pieuses et culturelles, comme le Cercle Philharmonique. Ces activités lui valent l’obtention du titre de chevalier de l’ordre des Saints Maurice et Lazare. Roassal fait partie des personnalités locales. Il est l’ami du naturaliste niçois Antoine Risso et du poète Rosalinde Rancher. Ce dernier les met en scène dans son grand poème, La Nemaida. Clément Roassal décède à Nice le 16 mars 1850.
Roassal est également un peintre amateur qui s’attache à fixer les sites pittoresques de Nice et de ses environs. Il utilise l’aquarelle et la peinture à l’huile. La première technique est plutôt utilisée pour rendre les paysages urbains et ceux du littoral. Quant à l’huile, elle est réservée aux « festins », ces bals champêtres et populaires de Nice dont Roassal s’est fait une spécialité.
On connaît de ce peintre soixante et une vues aquarellées réunies en un volume dédié à sa fille acheté par la ville de Nice et conservé au palais Masséna. Certains de ces paysages existent en plusieurs exemplaires et appartiennent à des collections privées. Roassal a également réalisé une vingtaine de toiles, dont trois appartiennent au palais Masséna. En dehors des festins et des sites pittoresques de Nice habituellement reproduits par les peintres (Ponchettes, monastère de Cimiez,…), Clément Roassal privilégie les moulins, les sous-bois du Ray, les frondaisons de la fontaine de Mouraille et surtout les gorges de Saint-André, propices aux évocations romantiques. Cette peinture reste un irremplaçable témoin de la sensibilité niçoise à l’époque de la Restauration sarde.
Jean-Paul POTRON (in Dictionnaire Historique du Comté de Nice, Serre Editeur, 2002)