Né à Santa-Fé-de-Bogota le 15 octobre 1844 (ou bien un ou deux ans plus tôt) Alexis Mossa arrive très vite à Nice. Il suit les cours de l’école de dessin de Nice, puis il part pour Paris où il devient l’élève de Picot et de Cabanel à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Il partage la vie intellectuelle de la capitale, peint en plein air à Barbizon, mais échoue plusieurs fois au grand prix de Rome ainsi qu’aux Salons.
S’il ne parvient pas à « percer » dans la capitale, dès son retour à Nice, Alexis accumule les succès et les fonctions officielles : décorateur, architecte, peintre officiel du carnaval, professeur de dessin, conservateur du musée des Beaux-Arts, conseiller municipal. Alexis ne cesse de se battre pour le développement des Arts à Nice.
Malgré ces multiples activités, il parcourt inlassablement le pays niçois pour en fixer les paysages. De 1863 à 1926, il réalise plus de sept mille aquarelles et un grand nombre de croquis à l’encre, principalement de la Vésubie, de la Tinée, des vallées du Paillon et du pays vençois. Ce patrimoine constitue un inventaire incomparable de la région et un ensemble unique de l’art si subtil qu’est l’aquarelle.
Avec son fils, Gustave-Adolphe, le fameux peintre symboliste niçois (1883-1971), Alexis connaît une intense activité créatrice. Tous deux partent dessiner en Italie où ils copient les grands maîtres, dans les montagnes et les vallées du Comté de Nice dont ils relèvent les trésors architecturaux et notamment les fresques des chapelles. Ils partagent les mêmes émotions artistiques et multiplient les expérimentations novatrices. Par leur maîtrise technique et par leur expression du paysage comme état d’âme d’un moment, ces aquarelles dominent largement en qualité et en quantité le genre pictural du paysage dans le pays niçois. Alexis Mossa est mort à Nice le 2 décembre 1926.
Jean-Paul POTRON (in Dictionnaire Historique du Comté de Nice, Serre Editeur, 2002)