Anthéa Théâtre d’Antibes a présenté, lors de deux représentations, la pièce de Bertold Brecht La vie de Galilée dans une mise en scène de Claudia Staviski avec Philippe Torreton dans le rôle titre.
ANTHÉA THÉÂTRE ANTIBES - Il ne fait pas bon être en avance sur son temps ! En observant à la lunette astronomique les planètes, Galilée confirme les hypothèses de Copernic sur le système héliocentrique qui énoncent que toutes les planètes tournent autour du soleil. Ce pavé dans la mare qui remet en question tous les repères irrite au plus haut point l’Église et les savants qui ne peuvent supporter une telle remise en question des croyances et des savoirs. Autour de Galilée, on s’inquiète en évoquant la fin tragique du philosophe et cosmologue italien Giordano Bruno, qui pour avoir pensé l’infini, périt sur un bûcher de la place Campo Dei Fiori à Rome, un jour de février 1600.
La pièce, qui connut de nombreuses versions entre 1926 et 1956, raconte 27 ans de la vie de Galilée entre Padoue, Venise, Florence, Rome et quelques autres lieux. La pièce est composée en différents tableaux qui s’attachent à raconter les moments clés de la vie de Galilée jusqu’à sa rétractation devant l’Inquisition.
La mise en scène est épurée, centrée sur le texte, lui-même porté par un Torreton puissant, habité, invincible et servile. La densité humaine de Torreton donne vie un Galilée bon vivant, roublard, avide de nourritures terrestres et spirituelles, soucieux de transmettre son savoir et quelque peu lâche mais finalement victorieux à la fin de la pièce quand il demande à son élève d’emporter les Discorsi avec lui à l’étranger. Tous les acteurs de la distribution, dont certains portent plusieurs rôles, sont magistraux. Texte, acteurs, mise en scène, scénographie, tout concourt à offrir au spectateur 2h30 d’un spectacle qui nourrit l’esprit bien au-delà de la représentation.