ABBAYE DE LÉRINS - À l’invitation du
Frère Marie-Pâques, nous sommes partis à la découverte du vignoble de l’
Abbaye de Lérins. Première étape, rejoindre l’embarcadère du port de
Cannes d’où partent les vedettes pour les
îles de Lérins et embarquer sur l'une de celles qui gagnent
Saint Honorat. Frère Marie-Pâques, en robe et sandales, nous attend au débarcadère et nous propose de commencer la visite par une promenade dans les vignes.
Nous sommes immédiatement saisis par le calme qui règne sur l’île Saint-Honorat, contrastant avec la frénésie de
La Croisette. D’un pas alerte, Frère Marie-Pâques ouvre la marche, il saute les scissures et sillons du chemin et pousse une barrière et nous entrons dans le vignoble qui s’étend sur huit hectares planté de chardonnay, pinot noir, mourvèdre, syrah, clairette. Comme nous l’apprend Frère Marie-Pâques, ce vignoble bénéficie de conditions climatiques exceptionnelles ce qui permet une culture raisonnée avec le recours à très peu de traitements chimiques.
Le Frère nous précise que la vendange est effectuée à pleine maturité par parcelle et même parfois par demi parcelle afin que les raisins puissent donner le meilleur.
Après la traversée du vignoble, Frère Marie-Pâques nous invite à découvrir le
Clos de la Charité, un espace clos de murs de pierre et planté des cinq cents pieds de vigne dont le vin est vendu au profit d’associations caritatives.
Il nous conduit ensuite dans le « saint des saints », la cave aux tonneaux ventrus et à l’odeur si caractéristique de vin et de moisi. Là, nous avons le privilège d'une dégustation très spéciale des « jus » vinifiés séparément de la dernière vendange. Chaque cépage et chaque parcelle sont indiqués sur les tonneaux. Vous aurez compris qu’ici, il s’agit de haute couture, les vins ont droit à toutes les attentions et à tous les soins pour l’élaboration des différentes cuvées :
Saint Salonius, Saint Sauveur, Saint Honorat, Saint Lambert, Saint Césaire. Tout ce travail minutieux de vendange et de vinification, au plus près du produit, allié au fait que l’on est sur une île (ce qui multiplie les coûts), explique et justifie parfaitement le prix jugé parfois élevé des
vins de Lérins.
En relançant le vignoble, Frère Marie-Pâques, en économe avisé de la communauté, a choisi de travailler la vigne pour élever la qualité du vin et le résultat est indéniablement au rendez-vous à en juger par les dégustations à l’aveugle qui ont placé les vins de Lérins devant de grands Bourgogne. Le slogan « Une île, des frères, un grand vin » résume toute la philosophie du moine cistercien qui ne perd jamais de vue qu’il a une communauté d’hommes à gérer et à faire vivre, une activité à plein temps qu’il cumule avec ses occupations monastiques. C’est un homme d’affaire éclairé qui connaît tous les rouages de l’entreprise, utilisant toutes les ressources de la modernité.
Pendant notre dégustation, nous sommes rejoints par
Samuel Bouton, un jeune laïc qui a été récemment recruté pour prendre en charge la promotion des vins et liqueurs de Lérins.
Nous quittons la cave pour poursuivre notre visite de Saint Honorat, nous traversons en silence des espaces réservés aux moines et rejoignons au bord de l’eau, l’abbaye fortifiée, la première abbaye de Lérins construite entre le XIème siècle et le XIVème siècle pour procurer un abri aux moines lors des invasions. Du haut de la tour, la vue est « inexpugnable» , on saisit du regard tous les bâtiments du monastère et tout le littoral de la Côte d’Azur. Frère Marie Pâques prend congé, rattrapé par ses obligations monacales, nous laissant aux bons soins de Samuel Bouton avec lequel nous poursuivons la visite. Nous traversons les jardins réservés aux personnes venues faire une retraite à l’Abbaye de Lérins pour nous rendre à la boutique qui vend le vin ainsi que les liqueurs - verveine, mandarine, Lerina jaune, Lerincello - produites par les moines de l’abbaye cistercienne de Lérins. S’y côtoient d’autres produits issus d’autres communautés monastiques et de nombreux livres sur l’Abbaye de Lérins.
La visite de l’Abbaye s’achève, nous partons en direction du
restaurant La Tonnelle pour un déjeuner avant de reprendre la navette qui rythme la vie de l’ïle.
Nous quittons à regret l’île
Saint Honorat, lieu enchanteur, comme une parenthèse de calme et de sérénité où le temps semble s’écouler plus lentement. Nous laissons derrière nous les paysages façonnés par l’homme et les vieilles pierres qui témoignent de l’activité des moines au long des siècles et gardons en mémoire le visage serein de
Frère Marie-Pâques, un homme heureux de faire découvrir « son vin », sa foi.
http://excellencedelerins.com/
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