MECAPLAST MONACO - Pour survivre, l’entreprise devra s’adapter à d’autres marchés.
La crise de l’automobile et ses conséquences sur les équipementiers a failli mettre un terme à Mecaplast, la plus belle réussite industrielle de la principauté de Monaco. Thierry Manni (42 ans), qui vient de succéder à son père au poste de président du conseil d'administration de la société, dévoile qu’il y a un an le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA) est entré à hauteur de 33 % du capital, soit 55 ME. Il s’agit en fait d’un prêt à court terme, et l’entreprise doit rembourser les 55 millions d'euros d'ici 2015. Les banques et l'État monégasque ont également soutenu l’équipementier emblématique de l’industrie monégasque. Le Gouvernement a ainsi allégé de 5 M€ les charges de l’entreprise et a baissé les loyers des locaux de Fontvieille...
Mecaplast réalise aujourd’hui 570 M€ de chiffre d'affaires avec 5.800 collaborateurs dans quatorze pays. Tout en maintenant son siège et son unité de production à Fontvieille, en y employant 166 salariés, la société a dû se séparer de 960 personnes dans ses filiales à l'étranger via des départs volontaires (150 à 200), de plans sociaux et de cession de sites. Mecaplast a également gelé les salaires, les primes et autres bonus. Un plan de rigueur a permis d'économiser plusieurs millions d'euros. En France, la société a dû fermer ses unités de Saint-Lupicin (Jura) et du Mans. L'usine de Reims a été cédée. En revanche, l’entreprise a décroché des marchés en Inde pour un chiffre d’affaires qui sera multiplié par trois en 2013 (15 ME). Elle a inauguré, en juin, son site de production (3000 m²) in situ, à Chennai, à proximité de Ford, Renault-Nissan, BMW et Hyundai. Son effectif passera de 40 à 100 salariés dans 3 ans. Pour Mécaplast aussi, l’avenir se situe plus à l’est, et peut-être demain en Chine.
Michel Bovas
LA TRIBUNE CÔTE D'AZUR