Petit-déjeuner constructif pour les ONG monégasques
C’est le mercredi 7 octobre 2009 que s’est déroulé, à l’initiative du Docteur Michel-Yves MOUROU, le premier petit-déjeuner-débat organisé par la Section Humanitaire Internationale - SHI - de la Croix Rouge Monégasque. Le thème proposé « l‘argent de la diaspora Africaine : articulation entre migration et développement » a réuni plus de 30 participants issus de 11 ONG.
La SHI s’intéresse à cette thématique car elle souhaiterait favoriser la coopération entre ONG et associations de migrants. La section envisage ainsi de mener un projet d’adduction d’eau potable dans une zone rurale du Mali avec le soutien des migrants, tant sur un plan financier que dans l’aspect « gestion du projet ».
Trois animateurs d’origine africaine, Mlle Ndeye Fatou SENGHOR, du Sénégal, Mme Micheline COMPAORE-LARINI, du Burkina Faso et M. Mario AMEGEE, du Togo, ont ouvert les discussions par leurs témoignages et leurs expériences. Les échanges qui ont suivi ont donné lieu à plusieurs réflexions.
Plus que jamais au centre de l’actualité internationale, le co-développement suscite un intérêt grandissant autant pour les ONG et les associations que pour les banques. Selon la Banque Mondiale, les envois de fonds par les migrants vers leur pays d’origine s’élevaient à 328 Milliards de dollars en 2008. Ces transferts sont en constante augmentation au cours de ces dernières années, au point de devenir plus importants que l’aide publique au développement ou que les recettes du tourisme. Aujourd’hui, ils représentent le deuxième plus grand flux de capitaux entrant dans les pays en voie de développement, après les investissements direct à l’étranger.
Les migrants envoient 5 à 20 % de leur salaire en moyenne. Outre cette aide familiale (études, soins médicaux…), ils investissent également dans leur pays d’origines, notamment dans l’immobilier. Deux ou trois sociétés privées de transfert d’argent se partagent un véritable marché ; de nombreux migrants considèrent que ce quasi-monopole a un coût élevé : bien que les envois soient sûrs et rapides, les commissions pratiquées sont un manque à gagner pour leurs familles.
Ces importants transferts financiers éclairent sous un nouvel angle les phénomènes de migrations. Les participants se sont ainsi interrogés sur l’impact du co-développement sur les flux migratoires. En améliorant les conditions de vie dans les régions d’émigration, le co-développement vise à prévenir les départs et à créer de meilleures conditions pour d’éventuels retours, en montrant qu’il est possible de réussir au pays moyennant une aide appropriée. Comme le disait Gandhi : « ce que tu fais pour moi sans moi, tu le fais contre moi ».
D’autres réunions thématiques inter-associations sont en préparation, le but étant de partager les expériences entre ONG de Monaco afin d’être plus efficaces dans les actions de solidarité internationale.