RANDONNÉE HAUT PAYS DE NICE - Partis de
Nice vendredi matin, avec notre très bon ami Jo Fredy, nous avons garé notre voiture dans un champ peu avant le
hameau de La Pia, terminus de la route étroite qui, de
Tende, remonte le bas
vallon du Refrei. Notre objectif était d’aller revoir le joli
hameau de Refrei dont on craignait qu’une piste créée il y a quelques années à partir des granges de Varne (et venant de
Morignole) n’y arrive. Nous verrons par nous même que ce n’est pour l’instant pas le cas, et heureusement pour l’authenticité de ce petit paradis.
A
La Pia, après la première maison en très bon état, existe un petit parking devant un abri sous roche ou l’on peut se garer en semaine. Le sentier pour le
hameau de Réfrei démarre à la borne 318 (919m).
Peu après, une grande maison abrite les propriétaires du rucher expérimental (n° 060691) des
granges de La Pia. On peut y acheter un très bon miel toutes fleurs.
Dès le début du chemin on peut observer sur la gauche le
vallon de Rouéou dominé par les
rochers de Gata et portant les traces d’activités humaines sous formes de planches de cultures. Des feuillus aux couleurs d’automne sont déjà resplendissants sur les pentes de cet adret ensoleillé de bonne heure. Sur le bord du chemin un bouleau, seul, vêtu de son feuillage jaune était bien visible. Après quelques lacets, les ruines d’une maison qui avait du être imposante montrent encore un puits et nous permettait une belle image d’ombre chinoise. Juste à coté, une ouverture aménagée donne accès à une sorte de grotte qui avait du servir de remise dans les temps anciens.
Poursuivant notre chemin nous nous élevons rapidement et pouvons observer de plus en plus de feuillus chatoyants sous les ardeurs du soleil matinal. Amelanchiers, arbre a perruque, cotonéaster, etc. se présentent à nous dans une débauche de couleurs, des plus rouges aux jaunes les plus lumineux, tandis que les pins sylvestres gardaient leurs aiguilles toujours vertes.
Enfin après 2 ou 3 lacets très serrés et fatigants nous arrivions sur un replat protégé par des érables champêtres en train eux aussi de changer de couleurs. C’est à partir de ce lieu que l’on peut voir le fameux
Castel Tournou, sorte de château, dont le génie militaire italien d’avant guerre, par un habile camouflage, a su faire une position fortifiée (voir le texte très intéressant de Yann Duvivier dans le n° 38 de la revue
Le Haut Pays). Sur l’autre coté du Rio se trouvent les barres rocheuses de
Servia, pendant rive gauche du
Castel Tournou où se trouve l’ouvrage militaire de la
Varna, les 2 forts fermant tout accès aux hauteurs de la vallée.
L’acces au
Castel Tournou passe par les granges de
Cragnou (ruines) et on aboutit par quelques lacets raides à la borne 317 après passage dans une étroiture. C’est là que depuis le milieu des années 1990 on rencontre la piste venant des granges de
Varne. Si l’on est peu attentif, cette borne placée main droite et sur le coté est peu visible. Il faut descendre quelques mètres sur la piste pour la voir et reprendre le chemin vers
Refrei.
Nous avons suivi la piste quelque temps jusqu’à rencontrer un chemin d’accès à une belle grange bien retapée et accessible en 4x4. Là, des feuillus rouge, jaune, vert clair, formaient un ensemble paysager de toute beauté. Les propriétaires ont installé une petite fontaine au dehors, mais qui coulait peu lors de notre passage.
Pour rejoindre le bon sentier vers Refrei nous sommes redescendus à travers d’anciennes planches de culture colonisées par les feuillus et surtout pins sylvestres, ronciers et églantiers aux couleurs rousses d’automne.
Sur l’autre rive, face à nous le
Mont Bertrand nous domine de ses 2 482 m. Sur ses pentes, les mélèzes étaient en train de jaunir avant que les aiguilles ne tombent a terre au mois de novembre ou au premier coup de vent fort du mauvais temps a venir.
Ayant retrouvé le bon sentier, nous sommes arrivés, après un dernier effort, dans les lacets qui franchissent la fin des barres des rochers de
Vallefreggia, à une ruine qui marque le début du replat sur lequel est installé le hameau. Là les érables, noisetiers etc. … dominent et les couleurs variés en cette saison accrochent le regard le moins observateur.
L’entrée du hameau est marquée par un joli pont de bois qui permet de traverser à pieds secs le ruisseau qui va se jeter dans le
Refrei (le ruisseau froid) quelque 80m plus bas. Les cinq maisons du hameau sont toutes très bien entretenues et belles à voir. L’une d’entre elles porte le nom
Eden, une autre à coté, la mention gravée dans le bois :
DA MAIUCCIU (chez le petit Mario). Des bleuets cultivés sont encore en pleine floraison et pas encore gelés malgré les 1444 m d’altitude du lieu. Les sorbiers des oiseleurs installés à la sortie nord du bourg sont bien rouges, avec à leur pied des soucis orangés.
Plus loin la borne 315 est entourée de chrysanthèmes de différentes couleurs. Sur le versant adret, le vert des pins sylvestres, clairsemés , tranchait dans le rougeâtre des feuillus, tandis que en face c’était le jaune des mélèzes qui se mêlait au vert des autres pins.
A coté de la belle maison dominant le chemin se trouve une petite fontaine bien rafraîchissante.
Aprés un repos bien mérité, et les yeux plein d’images colorées, nous repartons en sens inverse non sans avoir observé l’ un des deux seuls animaux vus dans la journée : un pigeon égaré en ces hauts lieux. A l’entrée du défilé, sous le castel, nous apercevons un papillon vanesse sur des églantier sauvages. Les insectes sont encore bien actifs à cause des hautes températures exceptionnelles de ce mois d'octobre. Au retour, au
hameau de la Pia, nous achetons du miel chez les cultivateurs du lieu.
Et c’est avec le souvenir d’un nirvana de couleurs que nous rentrons à
Nice. L’automne dans le vallon du
Refrei vaut vraiment la peine d’être vu. Bonne randonnée d’automne à tous !