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Architecte : Bernard Vittone

HISTORIQUE
Cette chapelle fut créée dans leur couvent par les Théatins. Son histoire est faite de deux strates successives. Selon les historiens de l'art, c'est un des dix plus beaux monuments baroques du monde.
Les Théatins sont un ordre religieux fondé en 1521 à Rome par Gaétan de Thiène et le cardinal Caraffa. C'est en 1671 qu'ils vinrent s'établir à Nice et installèrent leur couvent près du couvent des Dominicains et du palais ducal. Le couvent comprenait tout le pâté de maison compris entre la rue Saint-Gaétan, la rue Alexandre-Mari, la place Pierre-Gautier et le cours Saleya. Leur première chapelle, orientée à l'ouest, s'ouvrait sur la rue qui allait devenir Saint-Gaétan, face au débouché de la rue Barillerie. Chassés par la Révolution, ils laissent surtout le témoignage de leur passage à travers la splendide église Saint-Gaétan, aujourd'hui chapelle de la Miséricorde. Cette chapelle fut édifiée après l'achat, par les moines, des terrains du comte Cays de Gilette qui s'étendaient au sud de leur couvent originel (1739). La chapelle est commencée en 1740 est son décor enfin achevé vers 1786. Son originalité réside dans le fait qu'elle intègre le couvent dans ses étages. Son alignement, aujourd'hui dépassant celui du cours Saleya, était en fait, à l'origine, calculé sur les magasins du Sel qui fermaient les Jardins royaux. Transformée en magasin, puis en bibliothèque et en théâtre sous la Révolution et la Restauration, elle fut donnée à l'archiconfrérie des Pénitents noirs de la Miséricorde en 1828. Son décor intérieur fut restauré en 1828-1829 et enrichi en 1876.
Les Pénitents noirs de la Miséricorde, traditionnellement fondés en 1329, sans doute plus tardifs mais paradoxalement antérieurs aux Pénitents blancs puisque le premier document qui les mentionne est daté de 1422, eurent sans doute leur première chapelle dans la cathédrale Sainte-Marie du Château. Leur histoire reste lié au siège épiscopal : le document de 1422 est en effet celui qui les autorise à édifier une chapelle dans la paroissiale Sainte-Réparate ou à son abord immédiat, le texte n'est de ce point de vue pas clair. En tout cas, à la fin du XVIe siècle, leur chapelle est réaménagée à l'intérieur de la nouvelle cathédrale et occupe, avec une entrée indépendante sur l'actuelle rue Sainte-Réparate, les actuelles deux premières chapelles latérales du bas-côté sud, conservant ces locaux après la reconstruction de l'église. En 1681, ils vendirent la seconde en entrant à la corporation des maîtres-maçons et conservèrent la première. En 1828, la confrérie acquiert la chapelle de l'ancien couvent des Théatins et cède en 1829 sa chapelle intérieure à Sainte-Réparate à l'évéché, qui le fait transformer en chapelle baptismale en 1854-1855 telle qu'on la voit aujourd'hui. La confrérie avait deux vocations : l'enterrement des morts et la gestion du plus important mont-de-piété de la Ville. Elle les perpétue aujourd'hui.

EXTERIEUR ET FACADE
La relative discrétion de la façade, qui n'empêche pas son élégance, s'intègre bien à la tradition niçoise. En apparence, l'église forme un cube. Pourtant, selon la tradition de l'effet baroque, on sent que ce cube est distendu par des forces internes puissantes. Cette distorsion se voit par la façade bombée, comme poussée, gonflée de l'intérieur par on ne sait quel mystère. Elle se perçoit aussi par les fenêtres latérales circulaires qui, au lieu d'être dans l'axe du mur, sont desaxées vers l'intérieur et convergent vers un point invisible. La décoration de la façade est très simple : trois plaques de dédicace entourent la porte, et trois statues équilibrent la massivité du bâtiment en l'allongeant (en haut à gauche saint Jean-Baptiste, un des patrons de la confrérie, en haut à droite saint Joseph, au sommet la Vierge de Miséricorde). Notons que les écuries et magasins qui fermaient le Jardin royal voisin, ou Palco s'avançaient plus loin que le palais Grimaldi et que la chapelle Saint-Gaétan s'aligna sur eux, ce qui explique pourquoi, aujourd'hui, elle n'est pas à l'alignement des immeubles de l'est du cours.

INTERIEUR
On ne peut s'empêcher d'être frappé par la richesse de l'intérieur. Et si c'est la richesse décorative qui surprend d'abord, elle n'est que le voile de la richesse architecturale, celle de la conception. Le plan de l'édifice est conçu pour qu'il n'y ait qu'un minimum de lignes droites. Tout n'est que mouvement, dynamisme, lumière, musique des formes. La nef est en ellipse, dont l'axe est longitudinal; le choeur en ellipse dans l'axe latéral, le sactuaire seul est rectangulaire. Dans la nef s'ouvrent quatre chapelles latérales elles-mêmes semi-circulaires. Sur cet espace réduit, Vittone parvient à donner l'impression d'une ampleur inégalable, tout en respectant les canons de clarté et de visibilité de l'art baroque. La légereté et l'entrecroisement des piliers donnent le sentiment que la chapelle «respire». Cette respiration justifie le gonflement de la façade, et le désaxement des fenêtres latérales, alignées sur la circonférence de l'ellipse de la nef. La variété des couleurs contribue encore à alimenter ce sentiment. Il n'y a pas vraiment de couleur prédominante dans l'édifice, contrairement aux autres. L'essentiel de cette décoration colorée (colonnes, pilastres en faux marbre, fresques des voûtes et des parois) fut ajoutée au XIXe siècle.

VOUTE
En levant les yeux vers la voûte, il faut d'abord noter l'architecture des pilastres, groupés par deux, eux aussi bombés, et reliés entre eux par des arcs surmontés de massifs de maçonnerie portant des invocations à la Vierge. Ces massifs jouent un rôle considérable dans la répartition de la lumière projetée par les fenêtres, en retenant une partie pour éclairer les chapelles latérales, diffusant l'autre pour illuminer le choeur et la voûte. De la même manière, on peut constater que la succession des piliers et des entablements, en fractionnant le regard au fur et à mesure qu'il s'élève, accentue encore l'impression de mouvement. La voûte est toute entière consacrée à la Vierge, ce qui est naturel dans un édifice placé, désormais, sous la protection de la Madone de Miséricorde. L'ensemble décoratif est du milieu du XIXe siècle, de la main du peintre Bistolfi. Les voûtes ornant l'ouverture des chapelles sur la fresque centrale portent des symboles (encensoir, étoile, tabernacle, église, ostensoir, triangle) qui se réfèrent à la présence de Dieu à travers la Vierge. Autour de la fresque centrale, des angelots arborent ses symboles (lys, palmes, couronnes d'étoiles, couronnes de fleurs, etc...) et des anges des phrases des Ecritures qui évoquent la réponse de Marie à l'ange de l'Annonciation (Ecce ancilla Domini, «Je suis la servante du Seigneur» et Fiat mihi secundum verbum tuum, «Qu'il soit fait selon Ta parole»). Au centre enfin figure la Gloire de la Vierge Marie, symbolisée par l'entrelacement des deux M (pour Mater Misericordiae, «Mère de Miséricorde»).

La visite commence par la première chapelle du bas-côté droit.

CHAPELLE DE SAINT PHILIPPE-NERI

Saint Philippe Neri (1515-1595, fête le 26 mai, canonisé en 1622) est le fondateur des Oratoriens, ordre créé presqu'en même temps que les Théatins, et avec la même vocation missionnaire. Donc son tableau provient de la première strate décorative. Il est aussi le fondateur, à Rome, de l'archiconfrérie de la Très-Sainte-Trinité et comme tel, protecteur, à Nice, des Pénitents rouges.

CHAPELLE DE SAINT JEAN-BAPTISTE

Elle est ornée, à l'autel, d'un tableau figurant la Décollation de Saint-Jean-Baptiste. Ce tableau, daté de 1612, provient sans doute de la chapelle que, sous cette dédicace, la confrérie entretint dans la nef latérale gauche de la cathédrale Sainte-Réparate jusqu'en 1681. Saint-Jean-Baptiste est un des patrons de la confrérie. Le jour de la célébration de sa décapitation, la «décollation», c'est à dire le 29 août, à ne pas confondre avec sa fête le 21 juin, la confrérie avait le droit de demander au duc de Savoie la grâce d'un condamné. La confrérie se rendait alors aux prisons, près du Sénat, ramenait le prisonnier devant la chapelle et parès l'action de grâce, en rompait les chaînes. La dernière libération eut lieu en 1876. La chapelle recèle aussi le trésor de la confrérie.

CHAPELLE DE SAINT GAETAN

Saint Gaétan de Thiène (1480-1547, fête le 7 août, canonisé en 1671) est un des fondateurs des Théatins. Thiène (ou Théate) est le nom latin de Chieti, dans le Latium, dont le cardinal Caraffa, co-fondateur de l'ordre, était évèque. L'ordre des Théatins se consacrait à l'enseignement.

CHAPELLE DE SAINT AUGUSTIN

On sait qu'à Nice, saint Augustin est titulaire d'une église et d'un couvent.

CHOEUR

La décoration du choeur est de même inspiration. Le maître-autel est orné en son centre du pélican, emblème de la charité, et donc des confréries. Aux parois latérales figurent deux tableaux illustrant deux épisodes de l'histoire mariale, peints par Maria en 1886. A droite, c'est la Dormition de la Vierge (c'est à dire l'enlèvement de Marie de la Terre, qu'on n'assimile pas à la Mort); à gauche, la Nativité de Jésus. La voûte du choeur a aussi été décorée, de quatre figures féminines qui sont à la fois des images de saintes et des allégories des quatre vertus théologales, présentes déjà à l'église du Jésus : à gauche, Marie-Madeleine (avec le miroir et le serpent, manteau vert), allégorie de la Prudence; Agnès, symbolisant la Justice (avec le glaive et la balance, manteau rouge); Marthe, représentant la Force (en armure, manteau bleu); la Samaritaine, figurant la Tempérance (versant de l'eau d'un vase dans un autre, manteau jaune).

SANCTUAIRE

Destiné à recevoir dans ses stalles les confrères de la Miséricorde, il est plus spécialement décoré de symboles en rapport avec l'archiconfrérie. A l'autel central figure une nouvelle Vierge de Miséricorde, signée de Gerbi (1831). Si les personnages du premier plan portent des vêtements Renaissance, ceux du second plan sont plus nettement identifiables comme vêtus et coiffés à la mode 1830. Peut-être s'agit-il là de portraits des commanditaires, ou de confrères vivant au moment de la réalisation du tableau. A noter que, par rapport aux représentations médiévales, cette Vierge est au-dessus des hommes, et non parmi eux. Le culte s'était modifié, sans doute, vers une moindre familiarité. Les parois latérales sont ornées de deux tableaux, qui renvoient à deux scènes de l'Ancien testament. A gauche, Booz autorisant Ruth à glaner dans son champ et à droite Tobie enterrant les morts à Ninive. Ces deux oeuvres, du XIXe, sont peut-être des allégories des devoirs charitables de la confrérie : secourir les démunis comme Ruth (grâce au mont-de-piété) et enterrer les morts comme Tobie. De part et d'autre de l'autel, deux figures féminines, portant, à gauche, la croix et le calice, et à droite l'ancre, évoquent les thèmes de la Foi et de l'Espérance, déja évoqués souvent par ailleurs. La voûte du sanctuaire porte des fresques inspirées de la nef.
SACRISTIE

Plus modeste en mobilier que les autres sacristies des grandes églises paroissiales, la sacristie de la chapelle de la Miséricorde recèle pourtant des trésors picturaux inégalés. Tous (ou presque) étant antérieurs à l'installation de la confrérie dans la chapelle, on peut penser qu'ils ornèrent, selon la date de leur confection, les précédentes chapelles, que ce soit celle de la cathédrale du Château ou celle voisine de Sainte-Réparate.

VIERGE DE MISERICORDE de Jean Miralhet
Ce retable a été confectionné en 1429 par Jean Miralhet (ou Miralheti, sa signature apparaît à droite, entre saint Sébastien et saint Grégoire : «hoc pinxit Joh(an)nes Miralheti»), peintre actif en Provence et dans le comté de Nice au XVe siècle, probablement secondé par des élèves. Il se décompose en trois parties : un triptyque central, une prédelle (registre inférieur) et des figures de saints (registre supérieur). Le triptyque porte bien sûr, en son centre, une Vierge de Miséricorde conforme aux canons que nous avons détaillés plus haut. Dans le fond doré de l'oeuvre, des anges ont été guillochés dans l'épaisseur de la peinture, et sont à peine visibles. La figure de la Vierge reste encore empreinte d'art médiéval, hiératique, inspiré de l'art byzantin, malgré l'amabilité de ses traits. Sur les côtés de la Vierge de Miséricorde sont présentées des figures de saints : à gauche, saints Côme et Damien, deux protecteurs des médecins parce que médecins eux-mêmes, représentés en train de fabriquer une potion dans un mortier. A droite saint Sébastien, protecteur contre la peste (rarement représenté vêtu, mais arborant la flèche de son martyre, symbole de la peste) et saint Grégoire-le-Grand, invoqué dans les mêmes circonstances. On peut considérer que cet ensemble invite la Vierge à protéger l'humanité contre la maladie et l'épidémie. La prédelle présente trois épisodes de la Résurrection, quoique chronologiquement désordonnés : à gauche, l'Apparition du Christ à Marie-Madeleine, au centre la Mise au Tombeau, à droite les Saintes femmes découvrant le tombeau vide. Respecter l'ordre aurait exigé de placer le Tombeau à gauche, la découverte au centre et l'apparition à droite. Enfin, au-dessus du triptyque sont disposées quatre autres figures de saints entourant une figure du Christ : à gauche saint Etienne avec une pierre sur la tête (il a été lapidé), saint Laurent avec un gril (instrument de son martyre); à droite saint Valentin (avec un calice d'où sort un scorpion) et sainte Petronille. Au centre, un Ecce homo domine deux anges tenant un drap, peut-être une allusion au Saint-Suaire.

VIERGE DE MISERICORDE de Louis Bréa.
Ce tableau est au centre d'un triptyque dont les deux tableaux latéraux sont très postérieurs, ajoutés au XIXe siècle. C'est bien sûr le tableau essentiel de l'ensemble. Attribuée à Louis Brea, elle aurait été peinte vers 1515. Le thème est classique, mais ajoute à ses caractères habituels la représentation d'une Vierge couronnée, et non pas simple femme comme chez Miralheti. Les anges qui la couronnent déploient autour de sa tête deux devises qui portent des textes de dévotion à la Vierge. A la droite de la Vierge (gauche du spectateur), un château et une ville apparaissent en fond, qui pourraient être une vue de Nice au XVIe siècle, la plus ancienne connue.
Les deux panneaux latéraux sont bien moins intéressants. Ils ont été peints par un certain Rossi, vers 1829. Le panneau de gauche figure saint Charlemagne, l'empereur, et celui de droite saint Siacre, créateur (?) de l'abbaye de Saint-Pons et un des cinq fondateurs de l'Eglise de Nice. Siacre présente au spectateur, dans sa main droite, la chapelle Saint-Gaétan. Derrière son bras gauche se dessine l'abbaye de Saint-Pons et son église baroque.

AUTRES OEUVRES
A l'arc séparant la pièce en deux, une Aumône de Miséricorde inspirée de l'oeuvre homonyme du peintre romain Annibal Carracci (1595), qui rend hommage aux oeuvres caritatives, et donc rappelle l'action des Pénitents. Ce tableau est une copie de Carracci datée du XVIIe siècle. Le peintre qui l'a faite, sur commande de la confrérie, y a ajouté le personnage central : il s'agit sans doute de Jean-Paul Lascaris de Castellar, grand-maître de l'ordre de Malte, qui fut prieur de la confrérie au XVIIe.
De même, sous la colonnade à droite, la procession de Pénitents noirs en cagoule (crucifix tourné vers eux) a été ajoutée par rapport à l'oeuvre originale, sans doute par révérence pour la confrérie.
Sur le pilier de gauche, une Vierge allaitante, sujet rare de l'iconographie chrétienne, intéressant tableau du XVIIe.
En face, une Pietà surprenante de réalisme dans la position de la tête du Christ, complètement déjetée, position très réaliste sans doute inspirée de la vision d'un vrai cadavre. On peut d'ailleurs la rapprocher de la Mise au tombeau, au centre de la prédelle de Miralheti, qui donne aussi cette position.
Au revers de la porte d'entrée, un Reniement de Pierre de style caravagesque, toujours XVIIe.
On peut aussi remarquer deux parchemins du XVIIe siècle, signés des ducs de Savoie Charles-Emmanuel Ier (1580-1630) et Victor-Amédée Ier (1630-1637) confirmant le privilège de grâcier les condamnés à mort. Ces parchemins sont pourvus d'une remarquable ornementation colorée, reprenant les divers symboles de la confrérie (Vierge de Miséricorde, tête de saint Jean-Baptiste), et les armes des Savoie.
 

LA VIERGE DE MISERICORDE

La Vierge de Miséricorde est un thème iconographique très répandu dans la chapelle homonyme, et visible parfois ailleurs. Ce thème possède des constantes, qu'il s'agit de présenter maintenant. La Vierge de Miséricorde ouvre son manteau pour protéger les chrétiens des atteintes du mal. Ce manteau est parfois même, à l'extérieur, piqueté de flèches symbolisant ce dernier.
A l'abri de ce manteau se groupent les chrétiens, aux pieds de la Vierge. Toutefois, leur position n'est pas innocente. La gauche de la Vierge (à droite du spectateur) est le côté le moins noble, par rapport à sa droite (à gauche du spectateur). Cette idée fonctionne par analogie avec le Christ, dont la droite élève les élus, et la gauche rabaisse les méchants (ainsi, dans le Jugement dernier de la Madone des Fontaines, à La Brigue).
Selon les époques, ou les commanditaires, on va donc trouver à droite de la Vierge les gens d'Eglise (pape, évèques, clercs), ou les Pénitents (dans le relief de la chapelle Sainte-Croix), et à gauche les laïcs (Empereur, rois, princes, etc...).
Parfois, les Pénitents monopolisent les deux côtés, symétriquement (parchemin de 1604, sacristrie de la chapelle de la Miséricorde). Autre caractéristique : la Vierge de Miséricorde est souvent représentée avec un ventre proéminent de femme enceinte. C'est une allusion à sa maternité future, à la présence du Christ, à travers elle, parmi les hommes.

 

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