BEN LADEN SERVICES SECRETS - Ce billet de
Paul Barelli n’a aucun rapport avec
Nice et
Ben Vautier, qui expose à
St Paul de Vence, pas plus qu'une pipe et le tableau de
Magritte.
Les services secrets américains finiront-ils par capturer
Ben Laden ?
« Parfois, quand je m'endors, je rêve qu'Interpol arrête Ben Laden. » Cette confidence du directeur général d’ Interpol, Robert K. Noble est symptomatique. En 2001, les profils des terroristes inscrits dans les fichiers de l’organisation internationale de police criminelle ne dépassaient pas le millier, comme il l’a précisé au Monde. Au 31 décembre 2007, ils étaient plus de 12 000 ! La traque des terroristes figure parmi les priorités de la plupart des services de renseignements. Et leur cœur de cible demeure Ben Laden. Tout en étant conscients que son arrestation n’éradiquera pas Al-Qaida, l’hydre à plusieurs têtes.
Les services secrets américains finiront-ils par capturer l’instigateur du 11 Septembre ? Les familles des 3000 victimes l’espèrent encore, tant la plaie des Twin Towers est loin d’être refermée outre-atlantique. Les nombreux attentats islamistes de Madrid, le 11 mars 2004 : 191 morts et près de 2 000 blessés et de Londres, le 7 juillet 2005 : plus de 50 morts et des centaines de blessés, montrent qu'Al-Qaida peut frapper au coeur de l'Europe occidentale. Et n’importe où dans le monde.
Pour autant, les services secrets américains qui avaient fait l’objet de vives critiques pour leurs lacunes en matière de lutte contre le terrorisme, ont redéployé leurs activités en la matière. En témoignent un certain nombre d’arrestations d’islamistes. Le 14 mars, le Pentagone a annoncé la capture par la CIA d'un Afghan présumé proche d'Oussama Ben Laden. Il aurait aidé le chef du réseau Al-Qaida, caché dans les montagnes de l'Est de l'Afghanistan en 2001, à échapper aux Américains. Ce terroriste, Mohammed Rahim a été fait prisonnier par la CIA, à une date non précisée, puis a été transféré sur la base américaine de Guantanamo (Cuba). C’est le 16e haut responsable d'Al-Qaida à y être détenu.
Pour le Pentagone, cet Afghan était un des proches de Ben Laden, auquel il fait le plus confiance. C'était "un spécialiste de l'intendance". Le directeur de la CIA Michael Hayden a indiqué, que Mohammed Rahim était "bien connu dans les milieux antiterroristes comme étant un assistant personnel et un traducteur de Ben Laden et d'autres responsables d'Al-Qaida". "En 2001, Rahim a aidé à mettre en place la cachette de Tora Bora. Quand Al-Qaïda a dû fuir cet endroit, il a aussi fait partie de l'opération", a poursuivi le chef de la CIA.
Ben Laden avait alors réussi à s'échapper de son repaire des montagnes de l'est du pays, proches du Pakistan, en déjouant un déploiement de forces afghanes et américaines.
Les services de renseignements américains ont marqué des points dans la lutte contre Al-Qaida, en revanche, selon le Washington Post du 20 mars "Plus de dix ans après la déclaration de guerre d'Al-Qaida contre les Etats-Unis, les agences d'espionnage américaines n'ont pas réussi à placer des informateurs dans cette organisation." Ce constat, qui était d'actualité au lendemain du 11 Septembre, l'est toujours aujourd'hui, car les services américains n'ont pas su s'adapter à de nouvelles exigences.
Selon le quotidien, leur échec serait dû en grande partie au fait que la
CIA et le
FBI ne possèdent pas de fonctionnaires parlant couramment les langues arabes ou ayant une expérience qui pourrait faciliter le recrutement d'informateurs compétents. L’approche daterait de la guerre froide selon un membre des services américains cité par le
Washington Post. Mais c'est une cible bien plus difficile que les Soviétiques. Ces gens sont de vrais "croyants."Pendant la guerre froide, rappelle
le Monde, la
CIA avait réussi à recruter des espions du
KGB avec de l'argent. Les chefs de guerre afghans, et même certaines branches d'
Al-Qaida, notamment celle qui opère en
Irak, sont également susceptibles d'être tentées par l'appât du gain. Mais le noyau dur, en
Afghanistan et au
Pakistan, y reste insensible, tout simplement parce que
Washington a négligé de prendre en compte le facteur religieux dans sa politique de contre-terrorisme.
Cependant, les spécialistes du renseignement espèrent avoir un jour un espion dans les plus hautes sphères d'Al-Qaida, écrit le
Washington Post. "
Le réseau possède une faiblesse : il reste dépendant de l'arrivée de nouveaux venus pour étoffer ses rangs, et des agents pourraient être introduits à cette occasion."
Paul Barelli
Le Petit Niçois