NICE CHIKUNGUNYA MOUSTIQUE TIGRE (Nice Rendez-Vous) — Comme on pouvait le prévoir la fièvre anti moustiques a gagné tous les étages du mille feuilles bureaucratique français et après le million régional du président
Michel Vauzelle, le
ministre de la Santé et des solidarités, Xavier Bertrand a annoncé vendredi que l’
État renchérissait en ouvrant une ligne de crédit de 1,2 million d'euros. Aujourd’hui le
Conseil général des Alpes maritimes devrait voter le déblocage d'un million d'euros supplémentaire pour compléter le plan gouvernemental. Si le moustique
aedes albopictus, principal responsable de la transmission du
virus du chikungunya, est en vacances sur la
Côte d’Azur on va fermement lui expliquer qu’il n’est pas le bienvenu.
Mais est-on bien sûr de sa présence ? Malheureusement oui, dans une zone géographique limitée à six communes du département des
Alpes Maritimes, et en
Italie du Nord. 150 pièges pondoirs vont être installés dans les
Alpes-Maritimes pour observer l'évolution du moustique, puisque sa présence est confirmée. Les actions de surveillance menées par l'Entente interdépartementale de démoustication (
EID) seront par ailleurs étendues à la
Corse et à la
vallée du Rhône.
Devant les différents services de l'État, les professionnels de santé et les élus,
Xavier Bertrand a présenté un plan anti-dissémination qui repose sur quatre axes : la surveillance entomologique et humaine, la lutte contre le moustique, l'information du grand public et des professionnels de santé et la recherche. Le
conseil général 06 et l'État vont mettre en place une campagne de communication et d'éducation grand public dont le premier acte est l’ouverture d’un numéro vert d'information et de signalement des situations d'invasion de moustiques, le
« numéro moustique » 0800 740 606 actif depuis ce matin 8h30.
L’information des voyageurs de l'
Océan indien et des
Caraïbes sera renforcée au départ et à l’arrivée de l’
aéroport Nice Côte d’Azur.
Par décret, le
chikungunya et la
dengue seront classés, fin mars 2006, maladies à déclaration obligatoire.
Le
préfet des Alpes Maritimes écrira un plan d'action local, en lien avec les collectivités et le Conseil Général pour renforcer la lutte contre les moustiques et édicter les mesures réglementaires imposant le traitement systématique des larves de moustiques dans les centres de stockage de pneus et d’importations de plantes coupées tropicales.
Le but est d’anticiper sur l'éclosion saisonnière des larves de moustiques.
Selon
René Le Berre, entomologiste de renommée internationale, la lutte contre
aedes albopictus prendra des années. Il préconise de travailler sérieusement sur le fond, hors des effets d’annonce, de détruire tous les sites susceptibles de constituer des gîtes pour les larves, les eaux stagnantes, les vieux pneus, les bouteilles vides et traiter d’une manière ciblée les gîtes larvaires naturels avec le moins d'insecticide possible.
Le déluge d’insecticides en tous genres déversé sur l'
Ile de la Réunion serait inutile.
À l'issue de sa visite dans notre département,
Xavier Bertrand a indiqué : «
ce que nous entreprenons à Nice, nous le ferons à chaque fois que le territoire national sera concerné par un risque sanitaire lié aux maladies émergentes ou ré-émergentes. »
Le ministre de la santé souhaite mettre en place un système de vigilance renforcée et pérenne et lancer des recherches pour mieux connaître la maladie et le vecteur et donc mieux combattre la maladie et le moustique.
Le Premier ministre a décidé de consacrer 9M€ fin février pour lancer immédiatement la recherche contre le
chikungunya.