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NICE  Le traitement de la violence des banlieuesBANLIEU VIOLENCE - Le traitement de la violence des banlieues : les discours cacophoniques des candidats à la présidentielle.
        Des policiers qui manifestent. Les candidats à la présidentielle devraient être attentifs à la manifestation organisée ce jeudi 9 novembre par le syndicat Unsa-Police dans plusieurs villes. La deuxième organisation syndicale appelle les policiers à manifester en particulier à Lille, Lyon et Marseille pour obtenir un renforcement de leurs effectifs, après les violences dans lesquelles une jeune femme a été grièvement brûlée le 28 octobre à Marseille.
        Cette manifestation qui précède les élections professionnelles dans la police le 20 novembre, traduit l’inquiétude de très nombreux policiers. Ils estiment ne pas disposer de suffisamment de moyens face à la radicalisation de la violence dans les banlieues.
        Dans les Bouches du Rhône, depuis de longs mois l'UNSA-Police réclame des effectifs correspondant à une simple « remise à niveau » du potentiel de la sécurité publique. Ce syndicat estime que 300 fonctionnaires manquent sur le département et près de 200 sur la seule ville de Marseille. « Comment s'étonner encore, ou feindre l'étonnement, quand la police n'a plus les moyens de son action ?", interroge l’Unsa Police qui « exige le renforcement des effectifs dans le but de reprendre le terrain conquis par la délinquance ».
Le constat dressé par ce syndicat reflète la situation d’autres grandes villes.        À Nice, la ville compte un millier de policiers nationaux comme en 1950 tandis que la délinquance a été multipliée par 6 ! Certes, l’augmentation du nombre de fonctionnaires n’est qu’un volet d’une politique plus globale tendant à réduire la délinquance urbaine qui a pris des proportions alarmantes. En France, les violences contre les personnes ont augmenté de 80 % en dix ans.
        Les candidats à la présidentielle dont le discours sur le traitement de la délinquance apparaît souvent cacophonique devraient écouter attentivement les doléances des policiers. Selon l’Observatoire national de la délinquance, le nombre de violences commises à l’encontre des policiers est passé de 11 422 en 1996 à près de 20 000 en 2004 ! Sur la réponse à apporter à la radicalisation de la violence de certains jeunes délinquants des banlieues, les candidats à la présidentielle s’égarent parfois dans de vaines polémiques au sein même de leur propre parti. Sans doute pour masquer le fait qu’aucun d’entre eux ne dispose de la recette miracle.
        À droite, le ministre de l’Intérieur soutient certes ses troupes, il est tenté, cependant, par la surexposition médiatique. Nicolas Sarkozy se trouve confronté à son propre bilan qui demeure mitigé : depuis 2002, la délinquance générale a baissé de près de 9 %. Pour répondre à la violence des mineurs, le ministre de l’Intérieur, avec constance, se déclare partisan d’une refonte de l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs, déjà modifiée à de nombreuses reprises.
        Or voilà qu’au parti socialiste, Ségolène Royal n'a pas exclu dimanche de réformer cette ordonnance si elle est élue présidente de la République : « si on démontre qu'il faut absolument changer l'ordonnance de 45, on verra », a déclaré la candidate à l'investiture socialiste à Radio J.
        Tandis que certains au Ps lui reprochent de s’inscrire dans le sillage de Nicolas Sarkozy, un nouveau sujet de désaccord sécuritaire est apparu le 26 octobre, lors du débat entre les trois candidats à l'investiture du PS, à Paris.
        Dominique Strauss-Kahn avait réclamé le retrait des CRS des banlieues. "Je vous le dis, Nicolas Sarkozy, il faut retirer maintenant les cars de police des cités, il faut que les cars de CRS s'éloignent", avait déclaré M. Strauss-Kahn.
        Ségolène Royal qui n'entend rien lâcher sur le terrain sécuritaire, a répliqué aussitôt après qu'il ne convenait "certainement pas de retirer les CRS, puisque c'est eux qui assurent la protection lorsque c'est nécessaire, et notamment de la police de proximité". De son côté, Jean-Christophe Cambadélis. proche de M. Strauss-Kahn a confié au Monde :"Si quelque chose avait été fait (dans les banlieues) depuis un an, la présence policière serait venue en appui. Comme ce n'est pas le cas, elle apparaît comme une provocation",
Pour M. Cambadélis, ce qui est "malhabile" de la part du PS, c'est de "voler au secours" de M. Sarkozy !

En matière de sécurité, une mère n’y retrouverait pas ses petits !

Paul Barelli


 

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