NICE NEWS ACTUALITES (Nice Rendez-Vous) — Pour paraphraser la déclaration d’ouverture de la ministresse de la Défense
Michèle Alliot-Marie, à la réunion de l'Alliance atlantique, l'Otan était "chez elle" à Nice.
Un tel déploiement de force pour une simple “réunion informelle” a rendu difficile la possibilité de souhaiter la bienvenue aux “soldats de la paix”, dixit les affiches du service de la communication de la mairie (confusion faite sans doute entre les casques bleus de l’ONU et ces vrais militaires).
La Grande Duchesse de Gerolstein aurait été bien déçue, qui ? la Grande Duchesse d’
Offenbach, vous savez bien…
« Ah ! Que j'aime les militaires, leur uniforme coquet, leur moustache et leur plumet !Ah ! Que j'aime les militaires ! Leur air vainqueur, leurs manières, en eux, tout me plaît ! Quand je vois là mes soldats prêts à partir pour la guerre, fixes, droits, l'oeil à quinze pas,Vrai Dieu ! Je suis toute fière ! Seront-ils vainqueurs ou défaits ?… Je n'en sais rien… » Ce que je sais… C’est que l'histoire de la Grande Duchesse de Gerolstein est assez foldingue mais que ce débarquement d’un millier de militaires, venu pendant deux journées prêter main-forte à des centaines de fonctionnaires de police pour assurer la sécurité d’une réunion informelle au coeur d’une cité de Nice totalement bouclée, ne l’était pas moins.
Jugez plutôt : mise en place de zones de contrôle maritime interdites à la navigation et à la baignade, par un dispositif comprenant une douzaine d'unités dont, une frégate antiaérienne assurant le commandement tactique, accompagnée d'un patrouilleur de service public ainsi que d'un bâtiment de soutien d'assistance et de dépollution, d'un remorqueur, de trois vedettes de la gendarmerie maritime, de deux embarcations de la gendarmerie départementale et de deux vedettes des affaires maritimes, le tout coiffé par un contrôle aérien comprenant, un avion de surveillance AWACS, des hélicoptères de combats, un Super Frelon et un avion de surveillance en mer.
Wow!Soufflant !
Au moins dans les opérettes y a-t-il un côté joyeux, grosses caisses, grosse fanfare, cuivres, bières et autres "marches militaires". Rien de tout cela à Nice durant ces 48 heures, le centre ville déserté, le
cours Saleya vidé, la
Promenade des Anglais interdite, fermeture de la voie rapide et du
tunnel André Malraux,
Acropolis et ses alentours transformé en cité interdite, les artères principales parcourues par des convois de voitures blindées, de camions et de bus, escortés par des motos aux phares bleus et aux sirènes hurlantes ! Nice en état de siège ! Suffocant.
Comme, les Niçois sont courtois et patients nous ne parlerons pas des heures perdues dans les embouteillages générés par ce sommet informel, les multiples tracas, discussions et énervements engendrés, qui ce sont ajoutés aux gênes causées par les travaux de défonce de la voirie du futur tramway.
Seuls quelques trublions, 1 500 personnes selon la police, ont défilé le 9 du côté de la gare Thiers, pour protester contre la réunion des ministres de la Défense des États membres de l'OTAN. Ils étaient armés de rameaux d’olivier et n’ont provoqué aucun incident.
Nice a donc courtoisement accueilli 26 délégations (Allemagne, Belgique, Bulgarie, Canada, Danemark, Espagne, Estonie, États-Unis, Grèce, Hongrie, Islande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie, Turquie) qui avaient à leur tête les plus hauts responsables gouvernementaux et militaires, notamment pour les USA,
Donald (Rumsfeld) débarqué du destroyer
USS O'Bannon.
Les hôteliers, surtout ceux qui possèdent des hôtels 4 étoiles et 4 étoiles Luxe sont ravis ; leur président
Michel Tschann se félicite ainsi que
Jean-Paul Cordero, président de
Nice Acropolis, puisque les capacités des palais des congrès et des expositions ont été utilisées pour une fois en totalité.
Catherine Genevrier-Baravalle, directrice de
l'Hôtel Palais Maeterlinck*, a été particulièrement heureuse d'organiser une prestigieuse réception pour 350 personnes au cocktail et 100 personnes au dîner, dans son palace qui du cap de Nice domine la baie des Anges.
Les retombées économiques et médiatiques d'une telle réunion sont décrites comme évidemment importantes, forcément importantes pour le rayonnement international de Nice, à preuve les sites internet du ministère de la Défense français et de l'Otan, on y vante les atouts de la région et les qualités de l’accueil niçois.
Silence dans les rangs, la fréquentation hôtelière en ce début 2005 avait bien besoin de cette embellie.
Les militaires vont partir, d’autres chars vont entrer dans la ville, parcourir les chaussées de la promenade peinturlurées pour l’occasion aux couleurs de l’arc en ciel, avec à leur tête un roi, non pas Ubu, mais le Roi du Fol Climat Merdaille et Cornipétant.
Mieux vaut en rire.
Alpes Maritimes
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