À Saint Paul de Vence, la Fondation Maeght présente sa troisième exposition consacrée au Cinquantenaire intitulée « Ceci n’est pas un musée » jusqu’au 15 mars 2015.

 

FONDATION MAEGHT - Ceci n’est pas un musée, le titre de l’exposition, référence à Magritte, est tiré du discours inaugural d’André Malraux de la Fondation qui souligne la volonté d’Aimé et Marguerite Maeght de faire de la fondation un lieu vivant où tous les arts pourraient se rencontrer (musique, danse, poésie, théâtre, ...) autour des artistes plasticiens.

L’exposition, preuve du retour à ces fondamentaux, est dédiée aux créateurs d’hier et d’aujourd’hui. Ainsi, on peut voir exposés les costumes des truculents personnages créés par Mirò pour le spectacle Mori et Merma puis grâce aux films tournés lors de spectacles de la Fondation, les voir en mouvement dans le film du spectacle donné par le Théâtre de la Claca en 1979 dans les jardins de la Fondation et voir à côté, en écho, une oeuvre en papier collé de Christian Bonnefoi (présent lors de la présentation à la presse) qui semble converser sur la dimension ludique de l’art.

L’exposition s’ouvre sur les oeuvres de Claudine Drai, un travail délicat de papier froissé et modelé qui fait naître de petites silhouettes graciles et légères, telles une troupe de ballerines fantômes et l’oeuvre en bronze intitulée La Renaissance qui porte les mêmes légèreté et fragilité que les oeuvres de papier. L’artiste parle de présence absence de l’être. « À quel moment commence le visible ? »

Marco del Re, dont la carrière commenca comme acteur dans des troupes d’avant-garde, présente une série d’oeuvres en relation avec les arts visuels et le théâtre. Dans la salle suivante, Gérard Fromanger présente des tableaux grand format qui portent un regard engagé sur la violence du monde. Langage du sang, drame du monde, fresque tragique, violence et liberté.

Le coeur de l’exposition est occupé par « Picasso et moi », un dialogue entre les oeuvres de Picasso et celles de l’artiste Damien Deroubaix. Ce dernier raconte comment, jeune adolescent, il rencontra à Arles le Guernica de Picasso, qui changea son destin et l’orienta vers l’art. La pièce majeure se nomme World Downfall, une grande tapisserie hommage à Guernica dont chaque élément renvoie à l’oeuvre du maître catalan. Deroubaix présente 25 gravures spécialement réalisées pour l’exposition ainsi qu’un ensemble de peintures qui conversent avec des gravures de Picasso tirées de la série « 60 » de 1966 qu’il a lui-même choisies. Son Homo Bulla, en verre soufflé et bois, qui symbolise la condition humaine et la fragilité de la vie a pour vis à vis un Tanagra à l’Amphore de Picasso.

Quelques salles plus loin, on entre dans l’univers sonore de Lars Fredrikson et ses bandes-sons stellaires, une musique électro acoustique qui interroge le quotidien.

La visite se poursuit autour des oeuvres de François Rouan, Jean-Charles Blais, Pascal Broccolichi, Jörg Immendoff, Ladislas Kijno, Alain Lestié.

Un hommage est rendu à la danseuse avant-gardiste Hélène Vanel, qui dansa sur les collines de Saint Paul, là-même où se construira plus tard la Fondation Maeght.

Renouant avec la tradition, la Fondation a redonné vie aux Nuits de la Fondation tout au long de l’année 2014 et l’histoire se poursuivra en 2015 avec des concerts, performances d’acteurs ou danse, suivant une programmation qui sera révélée prochainement.

L’exposition confirme, après cinq décennies de présence sur la commune de Saint Paul de Vence, le rôle d’« agiteur des arts » de la Fondation Maeght, montrant un art vivant qui étonne, interpelle ou s’engage.

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